Égypte : Washington réclame l’annulation de la condamnation à mort de 1 200 islamistes
Les autorités américaines ont dénoncé, lundi, la condamnation à mort, par la justice égyptienne, de près de 700 islamistes présumés. Washington a appelé Le Caire à annuler ces peines, ainsi que les 500 autres condamnations prononcées fin mars.
Après l’annonce de 700 nouvelles condamnations à mort, lundi 28 avril, d’islamistes présumés, Washington a demandé à l’Égypte d’annuler ces peines. Dans un communiqué, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a dénoncé le verdict d’aujourd’hui, comme celui du mois dernier comme un défi aux règles les plus élémentaires de la justice internationale.
"Les États-Unis sont profondément préoccupés par le recours continuel aux procès et aux condamnations de masse en Égypte, et particulièrement les condamnations à mort de 683 accusés aujourd’hui lundi", a-t-il ajouté, avant de poursuivre : "Ce verdict est totalement incompatible avec les obligations de l’Égypte en termes de droits de l’homme. Les dirigeants égyptiens doivent prendre position contre ces mesures illogiques (…) et reconnaître que la répression de la contestation pacifique ne fera que nourrir l’instabilité et les radicalisations que l’Égypte dit vouloir empêcher. Nous pressons le gouvernement égyptien de mettre fin aux procès de masse, d’annuler les condamnations (de lundi) et les précédentes (du 24 mars), et de faire en sorte que tous les citoyens bénéficient d’un procès équitable."
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Relations diplomatiques "difficiles"
Le département d’État a lui aussi dénoncé ces nouvelles condamnations insensées visant les partisans des Frères musulmans du président islamiste destitué Mohamed Morsi.
Lundi soir, l’ambassade d’Égypte à Washington a répondu à ces déclarations critiques des États-Unis en soulignant que la justice égyptienne était indépendante et que ces condamnations étaient susceptibles d’être interjetées en appel.
En visite à Washington, lundi, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil Fahmy, avait quant à lui défendu son régime installé par l’armée. Il a par ailleurs reconnu, que les relations de son pays avec les États-Unis, alliés depuis 35 ans, demeuraient difficiles depuis la révolution de février 2011 ayant renversé Hosni Moubarak, suivie par l’élection au printemps 2012 du président Morsi renversé à son tour en juillet 2013 par les militaires.
"Les relations ont connu et pourraient connaître encore des périodes de turbulences", a-t-il ajouté. Mais il est dans l’intérêt des deux pays de revigorer les fondements uniques de la relation Égypte/États-Unis, laquelle semble être à la dérive ces dernières années. Pour ce faire, Washington doit reconnaître l’existence d’une nouvelle Égypte avec un peuple vigoureux et exigeant (…) qui n’acceptera pas de pression extérieure."
Le chef de la diplomatie égyptienne sera reçu mardi par le secrétaire d’État John Kerry.
Gel de l’aide partiellement levé
La semaine dernière, les États-Unis ont partiellement levé le gel de leur aide militaire au Caire de 1,3 milliard de dollars par an, imposé après le renversement du président Morsi et la répression de ses partisans.
Washington a invoqué la nécessaire lutte commune contre le terrorisme, mais a assuré qu’il continuerait à tancer l’Égypte pour son mauvais bilan en matière de droits de l’homme.
(Avec AFP)
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