Accident de train en RDC : la Croix-Rouge évoque un bilan à la hausse

Un responsable de la Croix-Rouge congolaise a affirmé lundi que la catastrophe ferroviaire du 22 avril au Katanga avait fait 100 à 200 victimes. Le gouvernement dément, s’en tenant au chiffre de 74 morts.

Sur les lieux de la catastrophe ferroviaire, le 22 avril 2014. © AFP

Sur les lieux de la catastrophe ferroviaire, le 22 avril 2014. © AFP

Publié le 29 avril 2014 Lecture : 2 minutes.

Bondo Mitonga, président de la Croix-Rouge congolaise pour le Katanga (sud-est), est formel : l’accident de train du 22 avril a été bien plus meurtrier que ce que déclare le gouvernement de Kinshasa. Selon lui, la catastrophe a tué entre 100 et 200 personnes, qui ont été directement inhumées sur place.

"On n’a pas eu d’autre choix que de les enterrer dans des fosses communes. On a creusé au moins sept fosses. Dans chaque fosse, il y a entre 15 et 30 personnes", a déclaré le responsable humanitaire.

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Interrogé sur ce bilan revu à la hausse, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a estimé que ces propos étaient "des mensonges" émanant de "gens qui veulent se rendre intéressants". "On a 74 morts et 164 blessés, le ministre [de la Santé, Félix Kabange] était sur place" samedi, a-t-il ajouté, se demandant : "qui dirige le pays, un petit responsable de la Croix-Rouge ?".

La difficile évaluation des victimes

Bondo Mitonga, qui se trouvait sur le lieu de la catastrophe, à Katongala, dans une région difficilement accessible, n’a pas voulu entrer dans une polémique de chiffres, se bornant à dire ce que les secours avaient fait. Il a expliqué que le nombre de corps retrouvés et leur état après l’accident n’avait pas permis de donner une sépulture individuelle à chacun des morts. De son côté, un témoin ayant requis l’anonymat a indiqué avoir vu sept endroits près du lieu de la catastrophe où la terre avait été retournée sur plusieurs mètres carrés de surface passés à la chaux.

Selon la Société nationale des chemins de fer congolais, une locomotive tirant vingt wagons de marchandises à déraillé mardi matin dans la zone de Katongala. De nombreux passagers clandestins se trouvaient à bord au moment de l’accident, qui s’est produit dans un lieu très enclavé et marécageux, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Kamina, ville située à 600 km au nord-ouest de Lubumbashi, la capitale du Katanga.

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Lundi, six jours après le drame, les travaux de secours se sont limités à "désinfecter les lieux", notamment à la chaux, a dit Bondo Mitonga. Il a ajouté que cette opération avait été rendue nécessaire par l’odeur insupportable rendant impossible la tâche de la trentaine de sauveteurs, essentiellement des volontaires de la Croix-Rouge.

Des dizaines de disparus ?

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"Demain (mardi) les travaux se poursuivront pour trouver d’éventuels survivants ou morts", a-t-il ajouté. Selon lui, il restait encore lundi soir neuf wagons à relever, couchés sur la voie ferrée ou à proximité. Lambert Mende a lui affirmé qu’il restait deux wagons à dégager.

Des responsables locaux ont indiqué, sous couvert d’anonymat, avoir reçu des consignes strictes de ne pas communiquer avec la presse à propos du drame. Dimanche, un responsable katangais avait dit qu’on ne connaîtrait vraisemblablement jamais le nombre exact de victimes car des dizaines de personnes risquent d’avoir disparu, emportées dans les eaux de la rivière Mwyi, qui borde la voie ferrée.

Selon des sources onusiennes et au sein d’ONG internationales, plus de 260 personnes pourraient avoir péri dans la catastrophe. Le ministre de la Santé, Félix Kabange, a indiqué que le gouvernement s’en tenait au chiffre de 74 morts qu’il avait lui-même annoncé dimanche, précisant qu’il s’agissait d’un bilan "provisoire".

(Avec AFP)

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