Égypte : un tribunal interdit le Mouvement du 6-Avril

Le Mouvement du 6-Avril, fer de lance de la révolution qui a conduit à la chute de Moubarak en 2011 et qui manifeste aujourd’hui contre le régime dirigé par l’armée, est interdit en Égypte. La décision a été prise lundi par un tribunal du Caire.

Une manifestion du Mouvement du 6-Avril au Caire, le 6 avril 2013. © AFP

Une manifestion du Mouvement du 6-Avril au Caire, le 6 avril 2013. © AFP

Publié le 28 avril 2014 Lecture : 1 minute.

Accusé de "diffamation" envers l’Égypte, mais aussi de "collusion" avec des groupes étrangers, le Mouvement du 6-Avril, principal groupe de la jeunesse du pays qui a mené la révolte contre le président déchu Hosni Moubarak en 2001 et qui manifeste aujourd’hui contre le nouveau régime, est désormais interdit. Une décision d’un tribunal du Caire qui intervient le même jour que la condamnation de près de 700 partisans du président Mohamed Morsi, destitué le 3 juillet par l’armée.

Depuis son arrivée au pouvoir, le chef de l’armée égyptienne, Abdel Fattah al-Sissi, mène  une implacable et sanglante répression envers les partisans de Mohamed Morsi et contre tout mouvement de contestation.

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Manifestations impossibles

Or en novembre, pour protester contre une loi rendant quasiment impossible toute manifestation dans le pays, des mouvements de gauche et laïcs, dont le Mouvement du 6-Avril, avaient commencé à protester contre le gouvernement intérimaire mis en place et dirigé de facto par Sissi, lequel est désormais ultra-favori pour l’élection présidentielle prévue fin mai face à un seul autre candidat, issu de la gauche, Hamdeen Sabbahi.

Le Mouvement du 6-Avril tire son nom d’une grande grève d’ouvriers lancée à Mahalla (nord) le 6 avril 2008, premier vrai mouvement de contestation contre le régime de Moubarak qui régna sans partage 30 années sur l’Égypte. Le groupe, emmené par des jeunes, est devenu le fer de lance de la révolte populaire qui, en 18 jours, est parvenu à chasser Moubarak du pouvoir, début 2011.

Avant l’interdition de ce groupe de pression, son leader, Ahmed Maher, avait déjà été condamné à trois ans de prison en décembre pour avoir violé la nouvelle loi interdisant les manifestations sans le consentement du ministère de l’Intérieur.

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(Avec AFP)

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