Soudan du Sud : le Conseil de sécurité brandit la menace de sanctions
Le Conseil de sécurité de l’ONU a menacé jeudi d’émettre des sanctions ciblées contre les responsables d’exactions au Soudan du Sud.
Dans une déclaration unanime au ton particulièrement ferme publiée jeudi 24 avril, le Conseil de sécurité des Nations unies "exprime son horreur et sa colère" devant le massacre à la mi-avril de centaines de civils à Bentiu, la capitale de l’État de l’Unité, que l’ONU a attribué aux rebelles sud-soudanais.
"Les membres du Conseil de sécurité réitèrent avec fermeté leur exigence d’un arrêt immédiat de toutes les violations des droits de l’homme et se déclarent prêts à envisager des mesures appropriées contre les responsables" de telles exactions, souligne la déclaration qui dénonce aussi l’attaque d’un camp de l’ONU abritant des civils, le 17 avril à Bor. En clair, le Conseil de sécurité envisage donc de prendre des sanctions ciblées contre les auteurs de massacres.
>> Lire aussi Soudan du Sud : les rebelles commettent des massacres à caractère ethnique, selon l’ONU
Demande d’enquête
Le Conseil demande par ailleurs aux services du Haut-commissariat pour les droits de l’homme de l’ONU de "mener immédiatement une enquête centrée sur les évènements à Bentiu" et au secrétaire général adjoint de l’ONU aux droits de l’homme, Ivan Simonovic, de "retourner dès que possible" en mission au Soudan du Sud.
Les 15 pays membres mettent aussi en demeure le président sud-soudanais Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, qui se disputent le pouvoir depuis la mi-décembre, "de déclarer publiquement que toute attaque contre des civils est inacceptable" et de sanctionner les coupables. Ils leur demandent de "mettre fin immédiatement aux violences" et de retourner à la table de négociations.
France et États-Unis favorables à des sanctions
Les membres du Conseil de sécurité "se déclarent prêts à prendre des mesures supplémentaires si les attaques contre les civils et les violations de l’accord de cessation des hostilités (conclu par les belligérants mais jamais appliqué) continuent".
Au cours de consultations à huis clos mercredi sur la situation au Soudan du Sud, plusieurs membres du Conseil, dont les États-Unis et la France, avaient plaidé pour des sanctions ciblées, sans succès.
L’ambassadrice américaine Samantha Power a publié jeudi matin une déclaration où elle confirme qu’elle est favorable à des sanctions. "Le Conseil de sécurité, affirme-t-elle, doit agir contre ceux qui continuent de nuire aux efforts de paix et mettre en place rapidement un régime de sanctions visant ceux qui font obstacle au processus de paix et les responsables d’atrocités".
(Avec AFP)
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