Andris Piebalgs : « L’emploi des jeunes est le plus grand défi de l’Afrique »

L’emploi des jeunes demeure le principal défi de l’Afrique, selon Andris Piebalgs, Commissaire européen au développement. S’il n’y répond pas, le continent sera confronté à de graves troubles sociaux.

L’agriculture représente plus de deux tiers de l’emploi des jeunes an Afrique. © DR

L’agriculture représente plus de deux tiers de l’emploi des jeunes an Afrique. © DR

Publié le 16 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

À moins qu’elle ne crée suffisamment d’emplois pour sa jeunesse, aujourd’hui en pleine expansion, l’Afrique va au devant de graves difficultés sociales, économiques et politiques. L’avertissement vient d’Andris Piebalgs, Commissaire européen au développement, selon les propos rapportés par le quotidien britannique The Financial Times. S’exprimant lors du sommet international pour l’emploi des jeunes, tenu à Londres le 13 septembre 2013, le commissaire européen a indiqué qu’à ses yeux, l’Afrique couvait « les plus graves problèmes sociaux du monde ».

L’économie informelle reste prépondérante

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En Afrique, 7 à 10 millions de jeunes arrivent sur le marché du travail, chaque année.

Au premier rang de ces défis, le chômage des jeunes. Le taux de chômage des 15-25 ans est moins élevé en Afrique subsaharienne (où il est inférieur à 20%) que dans certains pays de la zone Euro, tels que la Grèce et l’Espagne notamment où il est frôle les 50%, rappelle Andris Piebalgs.

Pourtant, ces chiffres voilent l’ampleur du problème, étant donné que le calcul du taux de chômage ne prend pas compte des inactifs ou des personnes travaillant dans l’économie informelle ou « grise ».

Le dividence démographique

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Par ailleurs, l’essentiel des emplois formels se trouve dans l’agriculture, dont le modèle de croissance, basé essentiellement sur la répartition des terres familiales, paraît peu productif. Cette analyse est proche des conclusions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui, dans une étude de 2011, estime que malgré la croissance d’une population jeune de plus en plus éduquée, « le faible rythme de création d’emplois dans l’économie formelle et la persistance de la faible productivité et du sous-emploi dans le secteur informel ont empêché l’Afrique de profiter du dividende démographique ». Or, selon Obiageli Ezekwesili, ancienne vice-présidente pour la Région Afrique à la Banque mondiale, 7 à 10 millions de jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail en Afrique.

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Cette mise en perspective a été l’occasion pour l’ancien Vice-Premier ministre de Lettonie de vanter les mérites du modèle de « croissance inclusive » adopté par l’Union Européenne et qui vise à accroître le potentiel de croissance économique, par le renforcement de la formation professionnelle, mais aussi par plus d’investissements dans l’énergie et l’agriculture, ainsi qu’une plus grande implication du secteur privé.

Pour Andris Piebalgs, la seconde phase (post-2015) des Objectifs du millénaire de développement (OMD) devrait se concentrer non seulement sur l’extrême pauvreté, mais aussi sur la promotion des droits humains et du développement durable.

Avec le Financial Times

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