Israël impose des sanctions financières à l’Autorité palestinienne
L’État d’Israël a décidé jeudi de geler le transfert des taxes aux Palestiniens. De nouvelles sanctions économiques qui interviennent après la demande de la Palestine d’adhésion à 15 conventions et traités internationaux.
Les négociations israélo-palestiniennes sont dans l’impasse. Alors que les médiateurs américains tentent de les prolonger au-delà du 29 avril, le gouvernement israélien a décidé jeudi 10 avril de geler le transfert des taxes aux Palestiniens. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une série de nouvelles sanctions en représailles à leurs demandes d’adhésion à 15 traités et conventions internationaux.
"Il a été décidé de geler le reversement des taxes collectées par Israël pour le compte de l’Autorité palestinienne", a déclaré un responsable israélien sous le couvert de l’anonymat.
Israël a également suspendu sa participation au développement d’un champ gazier au large de la bande de Gaza, adjacent à un champ israélien, un projet promu depuis plusieurs années par Tony Blair, l’envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient (ONU, États-Unis, Union européenne et Russie).
L’État hébreu va en outre plafonner les dépôts bancaires palestiniens dans ses établissements financiers, a ajouté ce responsable, précisant que ces décisions faisaient suite aux "violations flagrantes des accords conclus" entre les deux parties. "Israël précise que les pourparlers sous l’égide des États-Unis se poursuivront pour tenter de surmonter la crise des négociations", a néanmoins assuré ce responsable. Ces mesures ont été notifiées aux Palestiniens par le chef de l’administration militaire israélienne dans les Territoires palestiniens, selon la même source.
"Piraterie israélienne"
Le négociateur palestinien Saëb Erakat a condamné "la piraterie israélienne et le vol des fonds du peuple palestinien", s’insurgeant contre "la violation du droit et des normes internationales par Israël".
Le montant des taxes douanières et de la TVA prélevées sur les marchandises transitant par Israël, qui les rétrocède à l’Autorité palestinienne, s’élève en moyenne à quelque 80 millions d’euros par mois. Ces taxes représentent plus des deux tiers des recettes budgétaires propres de l’Autorité et contribuent au paiement de plus de 150 000 fonctionnaires et des coûts de fonctionnement des ministères.
Les deux parties multiplient les gestes d’hostilité depuis qu’Israël a refusé de libérer comme prévu le 29 mars un quatrième et dernier contingent de prisonniers, réclamant désormais une prolongation des négociations de paix au-delà du 29 avril. Le président palestinien Mahmoud Abbas a riposté en signant le 1er avril les demandes d’adhésion de la Palestine à 15 conventions et traités internationaux, estimant que les nouvelles exigences posées par Israël pour ces libérations le déliaient de son engagement.
Selon l’entente conclue en juillet 2013 sous l’égide des États-Unis, Israël s’était engagé à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant 1993. En contrepartie, la direction palestinienne avait consenti à suspendre jusqu’à la fin des pourparlers toute démarche d’adhésion aux organisations internationales, y compris les instances judiciaires à compétence mondiale susceptibles de poursuivre Israël.
>> Lire aussi : Sommet de la Ligue arabe, reconnaître "Israël" oui, mais un "État juif" jamais !
(Avec AFP)
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