Casa África, aux Canaries, une fenêtre espagnole sur le continent
Créée en 2006 comme un consortium entre le ministère espagnol des Affaires étrangères, le gouvernement des Canaries et la municipalité de Las Palmas où elle a son siège, Casa África encourage les relations hispano-africaines. De fait, l’intérêt de Madrid pour le continent va grandissant.
La Casa África est en ébullition. L’avion de la présidente de "Mujeres por África" (femmes en Afrique), María Teresa Fernández de la Vega, a du retard. Dans la salle de conférence, les participantes aux Journées de la Femme Portuaire et Maritime Africaine ont du mal à contenir leur impatience. Finalement, celle qui fut vice-présidente du gouvernement espagnol (2004-2010) arrive dans les bâtiments et signe un accord entre sa Fondation et le Réseau des femmes professionnelles portuaires et maritimes d’Afrique centrale et occidentale qui, avec le port de Las Palmas, organise ces Journées pour la troisième fois depuis 2010.
Des événements comme celui-ci, la Casa África en voit très régulièrement entre ses murs. Depuis son inauguration, le 12 juin 2007, par le roi Juan Carlos, en présence de plusieurs chefs d’État africains dont le Sénégalais Abdoulaye Wade, elle cherche à faire connaître en Espagne les réalités du continent et à renforcer les relations hispano-africaines.
Consortium entre le ministère espagnol des Affaires étrangères, le gouvernement régional des Canaries et la municipalité de Las Palmas, la Casa África a été créée dans le cadre du Plan Afrique 2006-2008 du gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero. Depuis que le Parti populaire (droite) est arrivé au pouvoir, en 2011, la stratégie de l’exécutif ne semble pas avoir changé. "Nos deux derniers ministres des Affaires étrangères, dont l’actuel, José Manuel García-Margallo, ont mis un focus sur l’Afrique, et pour la première fois, des ministres espagnols ont participé au sommet Union européenne-Union Africaine à Bruxelles", souligne le directeur Luis Padrón, nommé le 16 janvier dernier après avoir été secrétaire général de la Chambre de Commerce de Grande Canarie. Pour la première fois, ce n’est pas un diplomate qui a pris les rênes de l’institution. "Son expérience au contact d’entreprises africaines est très bénéfique pour nous", confie un membre de la Casa.
Participantes des Journées de la Femme maritime et portuaire africaine, avec le directeur de la Casa África. © Casa África
Installée au nord du quartier de Triana, à Las Palmas, la "Maison de l’Afrique" est un grand bâtiment bleu sur trois étages où travaillent une vingtaine de personnes. Dans le large patio, trône un petit baobab, rappel discret des liens de la Casa avec le continent. Au rez-de-chaussée, deux des trois salles d’exposition présentent jusqu’au 16 avril des photographies de l’Espagnole Ana Ytirralde sur les albinos au Sénégal. Chaque année, l’institution organise plus de deux-cent événements culturels, économiques, politiques, éducatifs, sur l’archipel ou à Madrid. Les Africains qui franchissent régulièrement sa porte viennent donner une conférence, signer un livre, participer à une table ronde. Si les budgets ont toutefois été réduits, crise oblige, l’institution espère reprendre certaines activités mises entre parenthèses. En attendant, sa médiathèque de 10 000 volumes physiques et multimédia, l’une des plus complète d’Espagne sur la thématique africaine, et son site internet très complet, en quatre langues, lui permettent de rayonner bien au-delà de l’archipel.
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