Darfour : les autorités annulent une visite humanitaire dans un camp de déplacés

Une délégation de l’ONU et de l’Union européenne attendue jeudi dans le plus grand camp de déplacés soudanais au Darfour a finalement annulé sa visite. Une recommandation des autorités locales qui prétextent des « raisons d’insécurité ».

Des déplacés soudanais au camp de Kalma au Darfour. © AFP

Des déplacés soudanais au camp de Kalma au Darfour. © AFP

Publié le 10 avril 2014 Lecture : 2 minutes.

Ils étaient attendus, le 10 avril, dans le camp de déplacés de Zam Zam au Darfour-Nord pour évaluer la situation humanitaire sur le terrain, mais ils n’ont pas pu faire le déplacement. Arrivés la veille dans la région, les représentants des Nations unies et de l’Union européenne ont finalement annulé leur visite auprès de déplaces soudanais pour des "raisons d’insécurité".

Ce sont "des autorités locales [qui] ont vivement conseillé de ne pas visiter le camp, le plus grand du Darfour, pour des raisons de sécurité", a confirmé Thomas Ulicny, le chef de la délégation de l’Union européenne à Khartoum.

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Plus de 100 000 déplacés dans un camp

À en croire l’Ocha, les autorités soudanaises évoquent régulièrement l’insécurité pour empêcher les travailleurs humanitaires d’accéder aux populations dans le besoin au Darfour et d’autres régions du pays en proie aux troubles. Plus de 8 000 personnes ont récemment trouvé refuge dans le camp de Zam Zam après avoir fui des violences ayant atteint fin février des niveaux inédits depuis plusieurs années. "Depuis la fin février, au total plus de 270 000 personnes supplémentaires ont été déplacées par les violences au Darfour", selon Ocha.

Le camp de Zam Zam est situé à une douzaine de km au sud-ouest d’El-Facher, capitale du Darfour-Nord. Avant l’arrivée des nouveaux déplacés, il abritait déjà plus de 100 000 personnes déplacées par les 11 ans de conflits que connaît cette région, aussi grande que la France. À Zam Zam, au milieu du désert, les nouveaux déplacés se protègent comme ils peuvent du soleil dans des tentes et disent avoir besoin de nourriture et d’abris.

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Des Rapid Support Forces accusés d’attaquer les civils

Par ailleurs, la mission mixte ONU-Union africaine pour le maintien de la paix au Darfour (Minuad), citant des sources locales, a fait état jeudi d’une attaque lundi à l’ouest d’El-Facher au cours de laquelle des hommes armés ont brûlé 72 maisons et quatre pompes à eau dans le village de Kobe-Assara, provoquant la fuite des civils.

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Thomas Ulicny s’est dit inquiet du rôle des Rapid Support Forces (RSF), une force paramilitaire qui combat la rébellion. Une inquiétude partagée par le chef de la Minuad, Mohamed Ibn Chambas qui a déjà accusé des RSF d’attaques contre les civils. Mais les organisations humanitaires ont pu ces derniers jours fournir des aides à plus de 200 000 personnes affectées, selon Ocha.

(Avec AFP)

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