Centrafrique : la mission de l’UE débute à Bangui, dans l’attente des Casques bleus
Des gendarmes français, éléments précurseurs de la mission européenne en Centrafrique, ont commencé à patrouiller mercredi dans Bangui. Le feu vert du Conseil de sécurité pour le déploiement de 12 000 Casques bleus est par ailleurs attendu ce jeudi.
![Un véhicule blindé d’une patrouille de la Gendarmerie française mobile à Bangui, le 9 avril 2014 © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/04/10/010042014083638000000gendarmesfra.jpg)
Un véhicule blindé d’une patrouille de la Gendarmerie française mobile à Bangui, le 9 avril 2014 © AFP
Des gendarmes mobiles français, destinés à faire partie de la mission européenne en Centrafrique (Eufor), et encadrés par des soldats français de l’opération Sangaris, ont commencé à patrouiller mercredi 9 avril dans Bangui. Selon le chargé de communication de la force, le colonel François Guillermet, "55 gendarmes sont arrivés" et ont effectué "leurs premières sorties" dans la capitale centrafricaine.
Les gendarmes, intégrés aux soldats français de l’opération Sangaris en attendant le déploiement officiel d’Eufor, ont commencé à patrouiller dans certains quartiers sensibles, comme le PK5, une des dernières enclaves musulmanes de Bangui dont les habitants sont assiégés par les anti-balaka, des milices armées à dominante chrétienne. Vêtus d’uniformes bleu marine distincts des treillis militaires de l’armée française, les gendarmes étaient armés de fusils automatiques et circulaient à bord de véhicules 4X4 blancs.
>> Lire notre reportage Centrafrique : plongée au coeur du chaos
L’opération militaire européenne en Centrafrique, dont le lancement a été annoncé le 1er avril, sera pleinement opérationnelle fin mai avec 800 hommes, selon le général français Philippe Pontiès, qui dirige la mission. Elle sera notamment chargée de sécuriser l’aéroport et certains quartiers de Bangui, où les tueries de masse ont cessé depuis le début de l’intervention française en décembre, même si les explosions de violence restent courantes.
12 000 Casques bleus
Parallèlement, le Conseil de sécurité de l’ONU devrait adopter ce jeudi une résolution autorisant le déploiement en septembre d’environ 12 000 Casques bleus pour rétablir l’ordre dans le pays. Le texte prévoit l’envoi de 10 000 soldats et 1 800 policiers censés assurer la relève des 6 000 militaires africains de la Misca, la force de l’Union africaine (UA) oeuvrant en Centrafrique au côté des 2 000 militaires français. Le déploiement effectif de ces Casques bleus est fixé au 15 septembre.
Selon Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, le temps presse. Vingt après le génocide du Rwanda, il avait appelé samedi, au cours d’une visite à Bangui, la communauté internationale à se mobiliser pour empêcher la réédition d’un drame similaire en Centrafrique, livrée à "une épuration ethnico-religieuse". Les exactions, pillages et meurtres n’ont pas cessé, surtout en province, et visent principalement la minorité musulmane, malgré le déploiement progressif des forces internationales dans l’ouest et l’est du pays.
Attaques répétées des anti-balakas
Mardi, au moins 30 personnes, dont une majorité de civils, ont été tuées dans des affrontements entre miliciens anti-balaka et ex-rebelles Séléka dans la région de Dékoa, à 300 km au nord de Bangui. Largement affaiblis par l’intervention de l’armée française, une grande partie des ex-rebelles Séléka, mouvement majoritairement musulman au pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014, se sont depuis repliés dans les provinces du nord et de l’est de la Centrafrique, dont beaucoup sont originaires.
Quant aux milices armées "anti-balaka", au départ formées en réaction aux exactions perpétrées pendant des mois par les Séléka sur la population centrafricaine (composée à 80% de chrétiens), elles mènent des attaques répétées contre les anciens rebelles et les civils musulmans, qui fuient le pays en masse. Selon l’ONU, la proportion des musulmans a chuté de 15% à 2% de la population totale de la Centrafrique depuis le début du conflit, il y a un an.
(Avec AFP)
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