Côte d’Ivoire : Zadi Djédjé, pro-Blé Goudé mais anti-Affi N’Guessan

Zadi Djédjé, le président du CJPPR (pro-Blé Goudé) s’oppose fermement à la ligne dure tracée par le président du FPI, Pascal Affi N’guessan. Et milite pour la réconciliation nationale, sans condition préalable.

Zadi Djédjé (CJPPR) : « Le FPI veut envoyer la jeunesse à l’abattoir ». © DR

Zadi Djédjé (CJPPR) : « Le FPI veut envoyer la jeunesse à l’abattoir ». © DR

Publié le 8 avril 2014 Lecture : 2 minutes.

Grand inconnu de la galaxie patriotique pro-Gbagbo du temps du règne du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Zadi Djédjé, le président de la Coalition de la jeunesse patriotique pour la paix et la réconciliation (CJPPR, pro-Blé Goudé) n’hésite pas à s’opposer à la stratégie de Pascal Affi N’Guessan. Quand ce dernier gèle le processus de réconciliation nationale, faisant de la libération de Laurent Gbagbo un préalable à toute négociation, s’oppose au recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2014) et menace d’organiser des marches et des meetings anti-gouvernementaux, Zadi Djédjé, lui, prend l’exact contre-pied.

En meeting le samedi 5 avril à Gesco, (Yopougon, réputé pro-Gbagbo), il n’yest pas allé par quatre chemins. "Le FPI veut envoyer la jeunesse à l’abattoir. Je suis venu vous dire que le mot d’ordre de marche que le FPI veut lancer, n’est pas à l’ordre du jour. Ce qui est à l’ordre du jour, c’est la réconciliation nationale. Restez à la maison et n’allez marcher pour personne. Nous allons faire le tour de Yopougon pour dire au FPI que nous, les jeunes, sommes fatigués de marcher. Qu’ils aillent marcher eux-mêmes, les aînés !", a-t-il exhorté aux jeunes présents.

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"Penser à l’avenir des jeunes"

Djédjé soutient ne pas être "opposé à l’homme (Affi) mais à ses mots d’ordre" peu conciliants, après une crise postélectorale qui a fait officiellement 3 000 morts. Se faisant l’apôtre du "bon ton" et du "pardon" mutuel entre les ennemis d’hier, il affirme que "chacun à sa part de responsabilité dans cette crise" et conseille de "penser à l’avenir des jeunes, aux jeunes qui ont pris les armes".

Une prise de position qui suscite de graves accusations au sein des autres tendances pro-Gbagbo, qui le désignent comme un pion du pouvoir. Bly Rosselin, président par intérim du Congrès panafricain des jeunes patriotes (Cojep), dénie d’ailleurs à Djédjé son titre de porte-parole de Blé Goudé. Quant à Bamba Mamadou Franck, le secrétaire national chargé de la communication du FPI, il est encore plus précis. Selon lui, le président du CJPPR est "l’homme de main de Hamed Bakayoko [le ministre de l’Intérieur, NDLR], mais on ne lui en veut pas (…) car il ne nous revient pas d’ôter le pain de la bouche de quelqu’un". Des allégations auxquelles l’intéressé refuse de répondre.

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Par Issiaka N’Guessan à Abidjan

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