Le Tchad accuse l’ONU de propos diffamatoires sur son action en Centrafrique

Le gouvernement tchadien a accusé la Commission des droits de l’Homme de l’ONU de « propos diffamatoires et tendancieux » après ses accusations contre les agissements de l’armée tchadienne en Centrafrique.

Un soldat de la force africaine Misca maintient la population à l’écart de la route pendant le r © Miguel Medina/AFP

Un soldat de la force africaine Misca maintient la population à l’écart de la route pendant le r © Miguel Medina/AFP

Publié le 5 avril 2014 Lecture : 2 minutes.

"Le gouvernement de la République du Tchad exprime sa surprise et son indignation face à une prétendue enquête publiée par la Commission des Nations unies pour les droits de l’Homme", indique un communiqué du gouvernement tchadien transmis samedi à l’AFP. Il qualifie de "diffamatoires et tendancieuses" les accusations de la Commission selon laquelle des soldats tchadiens "ont tiré de façon indiscriminée" sur des civils, le 29 mars à Bangui, tuant au moins 30 personnes.

Dénonçant une "campagne malveillante" contre les soldats tchadiens de la force africaine en Centrafrique (Misca), N’Djamena avait annoncé jeudi qu’il se retirait de la Misca.

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Pour le gouvernement tchadien, "le Tchad ne saurait accepter davantage que des propos diffamatoires et tendancieux soient quotidiennement portés contre lui et qu’ils soient l’oeuvre d’institutions internationales aussi respectées que la CNUDH".

>> Lire aussi : Le Tchad retire ses troupes de la Misca

"Malgré cette campagne malveillante de grande envergure (…) le Tchad réaffirme sa disponibilité à participer aux opérations (internationales) de maintien de la paix", précise N’Djamena. Le Tchad a un contingent dans la force de l’ONU engagée au Mali.

Une polémique sur la tuerie du 29 mars à Bangui

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Présentant vendredi à Genève les premiers résultats des enquêteurs des Nations unies sur la tuerie, un porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, Rupert Colville, a directement accusé les Tchadiens: "ils ont illégitimement ouvert le feu sur la population. Les soldats ont tiré de façon indiscriminée."

La Misca, la France qui a déployé 2 000 soldats dans le pays, et le gouvernement centrafricain ont, eux, pointé du doigt les miliciens anti-balaka, qu’ils accusent d’avoir attaqué à la grenade le détachement tchadien.

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Le secrétaire génaéral de l’ONU, Ban Ki-moon, a condamné de son côté des "atrocités épouvantables contre les civils", sans mentionner expressément ces tirs.

Le ressentiment de la population majoritairement chrétienne (80%) de Centrafrique a redoublé depuis la tuerie du week-end dernier, le plus grave incident impliquant des troupes étrangères en Centrafrique depuis le renversement, en mars 2013, du président François Bozizé.

Les soldats tchadiens ont été accusés à plusieurs reprises, depuis l’arrivée au pouvoir de la Séléka, de passivité face aux exactions de celle-ci contre la population, voire de connivence – certains combattants Séléka étaient tchadiens. N’Djamena a toujours démenti avec véhémence.

(Avec AFP)

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