Le gouvernement ivoirien continue « à tendre la main » au FPI qu’il invite à la « table du dialogue »
Visé par les critiques virulentes du FPI après le transfèrement de Charles Blé Goudé à La Haye, le gouvernement ivoirien a appelé mardi son adversaire politique au dialogue. Il espère voir le parti de Laurent Gbagbo revenir à la table des négociations pour « pouvoir discuter et échanger ».
Le ministre d’État chargé du dialogue politique, Jeannot Kouadio Ahoussou. © AFP
Alors que la réconciliation nationale est une nouvelle fois en panne, le gouvernement ivoirien lance un appel au dialogue avec le Front populaire ivoirien. "Nous disons que le gouvernement a posé des actes forts", a ainsi déclaré le ministre d’État auprès du président de la République chargé du dialogue politique, Jeannot Kouadio Ahoussou, mardi 1er avril. "La libération de Pascal Affi N’Guessan [Président du FPI, NDLR] est un acte fort du gouvernement (…)", a-t-il ajouté lors d’une rencontre avec l’opposition "modérée", en présence également de représentants du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, alliance présidentielle).
"Nous disons à nos frères du FPI que leur place est autour de la table du dialogue", a-t-il encore assuré en demandant une rencontre "pour pouvoir discuter et échanger vivement". "Le président de la République, le président Alassane Ouattara nous a instruit de dialoguer obstinément nuit et jour pour la paix et de continuer à tendre la main," a-t-il conclu, cité par l’Agence de presse africaine (APA).
Bras-de-fer
Réuni autour de son comité central, samedi 29 mars, une semaine après le transfèrement de Charles Blé Goudé à la CPI, le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo avait notamment qualifié le régime d’Alassane Ouattara de "dictature" au "visage hideux". "Il est évident que le dialogue politique est un leurre" et la réconciliation "un échec", estimait encore le parti, qui réclame la "dissolution" de la Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR), dont il dénonce le "manque de sincérité" et les "calculs politiciens".
>> Lire aussi : "Le FPI dénonce la "dictature" au "visage hideux" d’Alassane Ouattara"
Le FPI a également appelé au boycott du recensement en cours en Côte d’Ivoire et annoncé qu’il préparait des mobilisations de masse pour les semaines à venir. Il n’a également toujours pas précisé s’il prendrait part ou non à l’élection présidentielle en 2015, face à Alassane Ouattara, qui briguera un second mandat.
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Par Mathieu OLIVIER
