La Centrafrique enquête sur une tuerie impliquant des soldats tchadiens
En déplacement à Paris, la présidente centrafricaine de transition a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête sur la tuerie perpétrée samedi dernier à Bangui par des soldats tchadiens, accusés d’avoir tué une vingtaine de manifestants.
Catherine Samba Panza, la présidente centrafricaine de transition, veut faire la lumière sur la sanglante journée du samedi 29 mars à Bangui. Au moins 24 personnes avaient alors été tuées par des soldats tchadiens dans des circonstances confuses. "Nous avons demandé que des enquêtes soient ouvertes pour nous permettre d’identifier exactement ce qui s’est passé et dès que nous aurons ces éléments-là, nous verrons qui ont été les auteurs de ces troubles, et pourquoi", a déclaré mardi 1er avril Catherine Samba Panza à l’issue d’une rencontre à Paris avec le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf.
Des soldats tchadiens, venus rapatrier leurs compatriotes fuyant les violences en Centrafrique, ont tiré samedi sur la foule à Bangui, faisant au moins 24 morts et une centaine de blessés. Selon la force africaine Misca, les soldats ont riposté après avoir été attaqués. Une version démentie par des représentants des milices "anti-balaka" et des habitants.
Reçue par François Hollande
Des incidents surviennent régulièrement à Bangui entre d’un côté les milices anti-balaka et la population, majoritairement chrétiennes, et de l’autre les soldats tchadiens, majoritairement musulmans et accusés de complicité avec les ex-rebelles Séléka. "Ma volonté est d’ouvrir une écoute en direction des ‘anti-balaka’ pour savoir ce qu’on peut faire ensemble pour que ce pays qui a tant souffert et est en état de délabrement total puisse être relevé avec le concours de tous les fils et filles de ce pays, y compris les ‘anti-balaka’", a ajouté la présidente.
Catherine Samba Panza, qui doit être reçue mardi après-midi par le président François Hollande, a par ailleurs déclaré avoir demandé au secrétaire général de la Francophonie de "continuer à faire le plaidoyer auprès de la communauté internationale pour que les autorités centrafricaines aient les moyens de ramener la paix dans ce pays, d’apporter l’aide humanitaire nécessaire aux populations et surtout essayer de rétablir l’autorité de l’État".
De son côté, Abdou Diouf lui a assuré avoir "beaucoup insisté" auprès des États membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) "sur la nécessité de doter la Centrafrique d’aide budgétaire pour lui permettre de faire face à ses besoins les plus urgents". À l’issue de sa visite à Paris, Catherine Samba Panza doit se rendre à Bruxelles où elle assistera mercredi et jeudi au sommet UE-Afrique.
(Avec AFP)
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