Centrafrique : le football pour réconcilier chrétiens et musulmans ?

Malgré une situation toujours précaire en Centrafrique, la sélection nationale de football tient absolument à disputer le deuxième tour qualificatif pour la CAN 2015 (16-18 mai et 30 mai-1er juin), à condition d’avoir le budget pour le faire. Une participation qui pourrait constituer une avancée vers la réconciliation nationale.

Les Fauves de Centrafrique n’ont encore jamais participé à une CAN. © DR

Les Fauves de Centrafrique n’ont encore jamais participé à une CAN. © DR

Alexis Billebault

Publié le 31 mars 2014 Lecture : 1 minute.

"Entre le 16 et le 18 mai, nous devons en théorie disputer le match aller du second tour qualificatif de la CAN 2015 (retour entre le 30 mai et le 1er juin), dont le tirage au sort aura lieu le 27 avril prochain au Caire. On sait qu’on ne pourra pas jouer à Bangui [les Fauves pourraient accueillir leur adversaire au Congo ou au Cameroun, NDLR]. Il nous faut un budget, que seul l’État centrafricain peut nous allouer", explique Willy Kongo, le team manager de la sélection, installé à Paris.

Tous les joueurs, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, veulent évoluer avec la sélection.

Un peu plus au nord de la France, Eloge Enza-Yamissi, le capitaine centrafricain et milieu de terrain de Valenciennes (Ligue 1), accompagne son compatriote dans cette quête d’argent frais. "On fait le forcing, avec la fédération, auprès des autorités du pays. Nous voulons expliquer au gouvernement et même à la présidente Catherine Samba-Panza que la sélection nationale peut aider à rassembler les gens, à contribuer à la réconciliation nationale", explique-t-il. "Tous les joueurs, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, veulent évoluer avec la sélection, et je crois que ce serait un signe très positif envoyé au pays."

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À la recherche de 80 ou 90 000 euros

À Bangui, la fédération centrafricaine est en contact régulier avec le ministère des Sports pour que soit débloqué le budget nécessaire. "Il y a déjà eu des rencontres à ce sujet. En Centrafrique, le seul partenaire de la sélection, c’est l’État. L’année dernière, c’est essentiellement grâce à la Fifa, à la CAF et à quelques fonds propres de la fédération que nous avons pu participer aux qualifications pour la Coupe du Monde 2014", intervient Willy Kongo.

"Je pense que 80 ou 90 000 euros suffiraient à préparer ce deuxième tour, en comptant les billets d’avions, l’hébergement et la nourriture", s’avance Enza-Yamissi. "Et s’il faut que certains d’entre nous, notamment ceux qui évoluent en Europe, payent eux-mêmes les billets d’avion, nous le ferons. Ce ne serait pas la première fois, car pour nous, jouer en sélection est un honneur."

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