Côte d’Ivoire : le FPI dénonce la « dictature » au « visage hideux » d’Alassane Ouattara

Le FPI a décidé de durcir le ton face au gouvernement ivoirien. Réuni autour de son comité central, samedi, une semaine après le transfèrement de Charles Blé Goudé à la CPI, le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo a notamment qualifié le régime d’Alassane Ouattara de « dictature » au « visage hideux ».

Pascal Affi N’Guessan, président du FPI. © AFP

Pascal Affi N’Guessan, président du FPI. © AFP

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Publié le 31 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

"Dictature". "Dérives totalitaires". Les mots n’ont pas été tendres, samedi 29 mars, lors d’une réunion exceptionnelle du comité central du Front populaire à Abidjan. L’ancien parti de Laurent Gbagbo, principale formation d’opposition au gouvernement ivoirien, a très violemment critiqué ce dernier, qui a ordonné le transfèrement de Charles Blé Goudé, ancien chef des Jeunes patriotes, à la CPI, il y a une semaine.

Dénonçant de "graves dérives totalitaires" du pouvoir, le FPI a ainsi fait savoir qu’il allait organiser "dans les meilleurs délais et dans une logique de ripostes graduées" de "grandes actions de masse", rapporte Abidjan.net. "Il est évident que le dialogue politique est un leurre" et la réconciliation "un échec", estime encore le parti, qui réclame la "dissolution" de la Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR), dont il dénonce le "manque de sincérité" et les "calculs politiciens".

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Le FPI appelle également à la "démission" du ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko. Celui-ci serait, pour le parti, coupable d’"actes de torture des opposants politiques", de "traque", d’"enlèvements" et de "tentatives d’assassinats" des pro-Gbagbo.

Réponse du RDR

Alors que le FPI a appelé à boycotter le recensement en cours en Côte d’Ivoire et qu’il n’a toujours pas indiqué s’il participerait ou non à la présidentielle de 2015, le gouvernement ivoirien a fait part de son agacement. Le FPI a "pris définitivement l’option de troubler la quiétude des Ivoiriens", a ainsi répondu Joël N’Guessan, le porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR), dans un communiqué.

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Le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, "et ses amis", "veulent nous ramener dans le gouffre et le chaos (…) au moment où notre pays renoue avec la paix sociale", a-t-il ajouté. La liberté provisoire, que le gouvernement a accordée à certains cadres pro-Gbagbo "ne saurait être utilisée pour semer le trouble dans notre pays", a-t-il enfin averti, appelant le FPI à "se ressaisir".

La veille de la réunion du comité central du FPI, vendredi 28 mars, le ministre du Plan ivoirien, Albert Toikeusse Mabri, avait déclaré, sur l’antenne de Radio France internationale (RFI), que 158 prisonniers politiques avaient été libérés en Côte d’Ivoire au nom de la réconciliation, dont 134 en 2014. En 2013, "il y a eu dix libérations (en juillet), ensuite quatorze (en août), au nombre desquelles Pascal Affi N’Guessan", a indiqué Albert Toikeusse Mabri, par ailleurs président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI).

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Par Mathieu OLIVIER

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