Le président ghanéen succède à Alassane Ouattara à la tête de la Cedeao
Le président ghanéen, John Dramani Mahama, succède à son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, à la tête de la Cedeao. L’annonce a été faite samedi lors du 44e sommet de l’organisation ouest-africaine.
Mis à jour le 30/03 à 10h10
Le président ghanéen, John Dramani Mahama, 55 ans, a été élu samedi 29 mars à la tête de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Il succède à son homologue ivoirien Alassane Ouattara.
"Je suis très heureux de vous dire qu’hier, mes pairs (…) ont décidé de porter à la tête de la conférence des chefs d’États et de gouvernement de la Cedeao, mon frère et ami John Dramani Mahama, président de la République du Ghana", a déclaré Ouattara lors d’un discours de clôture du 44e sommet ordinaire de la Cedeao à Yamoussoukro.
"La paix constituera l’une de nos priorités", a répondu John Dramani Mahama, tout en remerciant ses pairs pour "la confiance placée" en lui "alors (qu’il est) l’un des plus jeunes" chefs d’État de la Cedeao.
Le président ghanéen devra ainsi composer avec le groupe terroriste Boko Haram, actif dans le nord du Nigeria, ce qui impacte les pays voisins, notamment le Niger, autre membre de la Cedeao, où des dizaines de milliers de réfugiés sont désormais établis.
Plus de 1.000 personnes ont déjà péri en 2014 dans les trois Etats du nord-est du Nigeria les plus durement touchés par les violences perpétrées par Boko Haram, selon le principal organisme de secours du pays.
M. Mahama, né le 29 novembre 1958 dans le nord du Ghana, et arrivé au pouvoir en juillet 2012 à la mort subite de son prédécesseur, John Atta Mills, a indiqué qu’il s’investirait également dans les secteurs de "l’énergie", du "transport", des "infrastructures" et notamment dans le "corridor routier entre Abidjan et Lagos".
300 millions d’habitants
Le président ghanéen, ancien député et écrivain, fan de musique Afrobeat et de sa légende, le Nigérian Fela Kuti, a été élu en décembre 2012, au terme de la sixième élection organisée dans son pays depuis l’avènement du multipartisme en 1992, une prouesse dans une région où la démocratie reste balbutiante.
Son prédécesseur à la Cedeo, Alassane Ouattara a effectué deux mandats d’un an, durant lesquels la Guinée-Bissau, petit état lusophone chroniquement instable, a été à l’honneur. Des élections générales (présidentielle et législatives) doivent s’y tenir le 13 avril, deux ans après un dernier coup d’Etat.
Samedi, les chefs d’Etat de la Cedeao ont ainsi "mis en garde" les "membres des forces de défense et de sécurité" ainsi que "tous les acteurs politiques" en Guinée-Bissau contre "tout acte de nature à perturber le bon déroulement du processus électoral".
Mais le président ivoirien a surtout oeuvré durant la guerre au Mali, qui en 2012 et 2013 a connu la plus grave crise de son histoire, marquée par l’occupation du Nord par des groupes jihadistes dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui en ont été chassés fin janvier de l’an dernier par des soldats français et africains.
"L’élection du président Ibrahim Boubacar Keïta, le 11 août 2013, a consacré une transition réussie au Mali", s’était réjoui vendredi le président ivoirien.
La Cedeao représente quinze Etats parmi les moins développés au monde, pour une population évaluée à 300 millions d’habitants anglophones, francophones et lusophones. Cet espace a connu une forte croissance économique en 2013, estimée à 6,3%, contre 7,1% prévus pour 2014, selon un de ses communiqués.
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