Guinée : plusieurs cas d’Ebola confirmés à Conakry

Au moins quatre cas d’Ebola ont été détectés à Conakry, capitale guinéenne de plus de deux millions d’habitants. Les autorités sanitaires luttent d’arrache-pied pour circonscrire le foyer de l’épidémie et éviter sa propagation dans la sous-région.

Les quatre malades de Conakry ont été placés à l’isolement dans un grand hôpital. © AFP

Les quatre malades de Conakry ont été placés à l’isolement dans un grand hôpital. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 28 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Après plusieurs fausses alertes, le virus Ebola a finalement atteint la plus grande concentration humaine de Guinée avec plus de deux millions d’habitants : Conakry la capitale du pays. Trois cas de fièvre hémorragique, dont deux mortels, avaient en effet été enregistrés dimanche dans la ville, mais, après analyses à l’institut Pasteur de Dakar, ils s’étaient avérés ne pas avoir été provoqués par l’Ebola.

Cette fois, ce sont quatre cas d’Ebola qui ont été confirmés ce jeudi 27 mars. Les malades ont immédiatement été placés dans des centres d’isolement d’un grand hôpital. Ils avaient raccompagné un mort dans leur village du sud pour ses funérailles avant de rentrer chez eux dans la capitale et de présenter des symptômes une semaine plus tard, a déclaré sur RFI le dr Sakoba Keïta, responsable des services de prévention au ministère guinéen de la Santé.

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103 cas suspects au total, dont 66 décès

Ce dernier avait dit mercredi qu’il pensait que "le pic" de l’épidémie était dépassé, ce qui n’a pas été confirmé par des sources sanitaires internationales. Jusque là, la maladie n’avait frappé que le sud de la Guinée. Dans un communiqué diffusé tard jeudi soir, le gouvernement guinéen a indiqué que les services de santé et leurs partenaires avaient "notifié au total 103 cas suspects cumulés de fièvre hémorragique dont 66 décès" depuis le mois de janvier, essentiellement dans le Sud, mais des cas suspects ont également été signalés au Liberia (six cas dont cinq mortels) et au Sierra Leone (deux, dont un mortel).

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Carte des pays frappés par l’épidémie d’Ebola ou suspectés de l’être. © AFP

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Les villes les plus touchés sont Guéckédou avec 47 décès sur 69 cas, suivie de Macenta (12 décès sur 21 cas), Kissidougou (cinq décès sur sept cas) et Kankan (avec un seul cas mortel). Plusieurs tonnes de matériel, dont des "kits d’hygiène" qui doivent permettre aux habitants de la région de se protéger, ont été expédiées dans le sud de la Guinée et les campagnes d’information et de sensibilisation, via les médias et le "porte-à-porte" – y compris dans les villages les plus reculés -, montent en puissance.

Depuis l’annonce, il y a une semaine, de l’épidémie, les autorités sanitaires guinéennes et les organisations internationales présentes en Guinée, au premier rang desquelles l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et Médecins sans frontières (MSF), ont multiplié les actions pour circonscrire l’épidémie et ont renforcé leurs équipes sur le terrain. Le délai d’incubation de la maladie provoquée par Ebola (de deux à 21 jours) ne permet pas d’écarter la présence d’individus contaminés dans les pays voisins.

(Avec AFP)

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Un patient souffrant d’Ebola dans un centre de MSF à Kampungu, en RDC. © AFP

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