Tunisie : le clan Ben Ali empochait plus de 20 % des bénéfices du secteur privé

Selon la Banque mondiale, le clan de l’ex-président tunisien Ben Ali captait près d’un quart des bénéfices du secteur privé du pays au moyen d’un cadre réglementaire qui protégeait ses intérêts de la concurrence.

L’ex-président tunisien, Zine el-Abidine Ben Ali. © AFP

L’ex-président tunisien, Zine el-Abidine Ben Ali. © AFP

Publié le 27 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

On en sait désormais un peu plus sur l’ampleur de la mainmise du clan de l’ancien président tunisien Ben Ali sur l’économie du pays. "L’ancien régime tunisien utilisait les réglementations existantes et en édictait de nouvelles pour en faire bénéficier les membres de la famille (Ben Ali) et ceux qui étaient proches du régime", indique un rapport de la Banque mondial, publié jeudi 27 mars.

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Le clan de l’ex-dictateur empochait fin 2010, selon la Banque mondiale, "plus de 21%" des bénéfices réalisés par le secteur privé via un réseau d’entreprises placé sous son contrôle direct. Celui-ci prospérait grâce à un cadre réglementaire spécialement adapté à ses besoins.

Pendant les dix dernières années du régime, le "code d’incitations aux investissements" a ainsi été modifié à 25 reprises afin de restreindre l’accès des investisseurs au marché tunisien et "protéger les intérêts du clan (présidentiel) de la concurrence".

Selon le rapport qui a épluché les comptes de 220 entreprises contrôlées alors par le pouvoir, quel que soit le secteur d’activité (bâtiments, téléphonie), la part de marché d’une société détenue par le clan Ben Ali était ainsi en moyenne 6,3% plus importante que celle d’une société concurrente.

"Un écran de fumée"

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L’intervention de l’État dans la politique industrielle était "un écran de fumée dissimulant des situations de rente", affirme Bob Rijkers, un des auteurs de ce rapport qui assure que l’ouverture économique du pays, louée en son temps par la communauté internationale, n’était qu’un "mirage".

Le rapport admet également que la Banque mondiale elle-même comme le Fonds monétaire international (FMI) ont ainsi souvent érigé la Tunisie et ses taux de croissance flatteurs comme un "modèle pour les autres pays en développement", tout en reconnaissant que le système souffrait pourtant "de graves défauts" dont la corruption.

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Le rapport rappelle que le nouveau régime tunisien a confisqué 550 propriétés immobilières, 48 bateaux et yachts, 367 comptes bancaires et près de 400 entreprises appartenant au clan Ben Ali.

(Avec AFP)

 

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