Younès Belhanda : « On va accueillir une CAN au Maroc, et il ne se passe rien ! »
Le Marocain Younès Belhanda évolue au Dynamo Kiev, dans un pays – l’Ukraine – où la situation reste explosive. Le milieu de terrain des Lions de l’Atlas évoque son quotidien, mais aussi la situation du football marocain. À dix mois d’une CAN qu’il doit organiser, le royaume n’a toujours ni président de fédération ni sélectionneur.
Jeune Afrique : Comment vivez-vous la situation actuelle à Kiev ?
Younès Belhanda : Les choses sont plus calmes à Kiev, désormais. On peut sortir en sécurité. J’y vis avec ma femme, mais aussi mon frère, sa femme et leur enfant. Si un jour ça devait mal tourner, on prendra la décision qui s’impose. J’observe ce qui se passe dans le pays. On sent bien qu’une invasion russe peut intervenir, ou une guerre civile…
Comment se passe le championnat ?
Le championnat a repris, mais la compétition est un peu faussée puisque les clubs de Crimée ont des matches en retard… Les dirigeants du Dynamo relativisent la situation, ils tentent de nous rassurer. Ce n’est pas évident de faire son métier sereinement dans ces conditions. C’est pour cela que j’ai dit à mon agent qu’au cas où ça tourne mal, il faudrait trouver une autre orientation.
La sélection marocaine a besoin de stabilité !
Vous jouez dans un pays sous tension, et vous êtes international pour un autre, le Maroc, qui n’a ni président de fédération, ni sélectionneur, à dix mois d’une CAN qu’il doit va organiser…
C’est le destin. Mais cette situation au Maroc m’agace. Comme elle agace pas mal d’internationaux. On va accueillir une CAN, une compétition quoi doit bien être préparée, et il ne se passe rien ! Et j’’ai vu qu’on allait jouer en Russie le 7 juin… C’est contre des sélections africaines qu’on devrait jouer, pour préparer la CAN !
Vous avez une préférence pour le futur sélectionneur ?
S’ il est compétent et qu’il connaît le foot marocain, ça m’est égal. C’est pour cela qu’il serait bien que son adjoint, au cas où un étranger soit nommé, soit marocain, comme Mustapha Hadji ou Walid Regragui [ex-adjoint de Tachid Taoussi, l’ancien sélectionneur du Maroc, NDLR]. Et surtout qu’on laisse ce coach travailler dans la durée. L’Algérie, qui n’est à mon avis pas meilleure que nous, a réussi à se qualifier une deuxième fois de suite pour la Coupe du Monde. Pourquoi ? Parce qu’on laisse Halilhodzic et son staff travailler. C’est de cela dont la sélection marocaine a aussi besoin : de stabilité !
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