Les meilleurs sons de la semaine #1 : Blitz The Ambassador, Onyeabor par Hot Chip, Faada Freddy…
Pour finir la semaine en beauté, on fait le point sur les les meilleurs titres sortis cette semaine. Au programme, un célèbre rappeur sénégalais en studio pour une session acapella, une balade en BMX dans les rues d’Accra, du funk nigérian remixé à Londres, un mashup Pharrell William vs Fela, ou encore un voyage musical halluciné sur les routes du Zimbabwe.
Pour commencer ce tour d’horizon musical de la semaine on prend la direction d’Accra, où le rappeur New-Yorko-ghanéen Blitz the Ambassador a tourné son nouveau clip, "Make You No Forget", avec la participation de Seun Kuti, s’il vous plaît. Au programme, une ballade en BMX avec les "Bikelordz" dans la capitale ghanéenne. De quoi nous faire patienter en attendant la sortie d’"Afroplolitan Dreams", le 28 avril, chez Djakarta Records. Un album qui s’annonce très prometteur avec les participations d’Angelique Kidjo (Bénin), Nneka (Allemagne/Nigeria), Marcelo D2 (Brésil) ou encore Oxmo Puccino (France).
Le nigérian Wiilliam Onyeabor est l’une des figures emblématiques du funk africain des années 1970-1980. Après cinq albums produits sur son propre label, il cesse toute activité du jour en lendemain en 1985. Depuis, on le dit retiré dans sa région natale, consacrant sa vie à la religion. En attendant, un jour peut-être d’en savoir plus, son œuvre inspire toujours les musiciens, à l’image cette semaine des Hot Chip (Londres) qui livrent une cover très réussie d’"Atomic Bomb". Ce titre figurera sur la compilation de reprises et de remixes à paraître prochainement chez Luaka Bop, le label d’Onyeabor.
Aux États-Unis, Secrets Stash Records réédite en vinyle "For You Specialy" (1977), un EP d’une autre légende du funk nigérian des années 1970, Harry Mosco. Remastérisé et coproduit par Uchenna Ikone (qui a dans le passé travaillé avec Onyeabor), ce bien bel objet est disponible en commande sur internet, en édition limitée.
Avec "Dead" (La baleine/Anticon), Young Fathers, le trio cosmopolite (Nigeria-Liberia-Écosse) de rappeurs/rockers édimbourgeois, livrait au mois de février un premier album difficilement classable. À la fois inquiétant, cosmique et même tribal, il reprend à son compte l’héritage laissés par Massive Attack ou Tricky, mais ne s’y résume pas. Pour ceux qui seraient passés à côté, Alloysious Massaquoi, Graham Hastings, et Kayus Bankole étaient invités cette semaine sur le HuffPost Live Music où ils n’ont fait que confirmer notre envie de les voir sur scène.
Il faut l’avouer – et c’était couru d’avance – le "Happy" de Pharrell Williams est un super titre, mais il commence à sérieusement nous gonfler. Et on n’évoquera pas l’élan de DIY (Do It Yourself) qu’il a déclenché sur la toile avec la prolifération de vidéos, de Toulouse au Caire en passant par Tokyo, qui brillent presque toutes désormais par leur manque d’originalité. Mais il faut savoir être de bonne foi et reconnaître que le tube de Pharrell inspire encore des artistes, à l’image de DJ100proof qui nous a gratifié d’un beau mashup afrobeat avec Fela, tout en torpeur. À écouter une dernière fois pour les cinq prochaines années, avec une bonne boisson fraîche.
Direction Dakar où Faada Freddy, membre de Daara J, a partagé cette semaine une vidéo tournée lors d’une "session studio". Un titre choral acapella, en anglais, plutôt réussi. De quoi nous mettre l’eau à la bouche en attendant la sortie de son EP "Untitled" annoncé pour le 28 avril.
Un vent africain semble souffler sur la scène hip hop de Seattle. Tout d’abord avec la prochaine release du rappeur Gabriel Teodros, "Children Of The Dragon", dont le titre est une référence au film "Teza" du réalisateur éthiopien Haile Gerima. Pour ce disque engagé, avec une réflexion sur l’identité du des activistes ("Que devient celui qui combat quand il a gagné ? Dans ma vie j’ai vu des gens recréer les monstres qu’ils avaient combattus", explique-t-il), Gabriel Teodros a travaillé avec le producteur américain-éthiopien AirMe (Washington), conférant la couleur éthio-jazz au disque. En attendant la sortie des 20 titres le 25 mai, l’artiste partage chaque semaine sur le web un nouveau titre. Voici donc les deux premiers, très réussis, "24 Hour Layover" et "Parable Of The Dragon".
On reste à Seattle où vient de sortir un ovni musical signé Chimurenga Renaissance. Un nom derrière lequel se cachent deux artistes américains d’origine africaine. Il y a d’abord Tendai "Baba" Maraire, du groupe hip hop Shabazz Palaces (Sub Pop Records), originaire du Zimbabwe et fils du musicien Abraham Dumisani Maraire, qui a fortement contribué à l’émergence d’une scène zimbabwéenne aux États-Unis. Et il y a Hussein Kalonji, qui fait partie de la première génération de Congolais (RDC) nés à Washington. Lui aussi tient aussi certainement sa vocation de source familiale, puisque son père, Ray "Braynck" Kalonji, était un guitariste talentueux de soukous. Leur progénitures ne pouvaient donc que se rencontrer. Après avoir divulgué il y a quelques jours un premier titre très prometteur, "The bad is good", Chimurenga Renaissance a sorti "riZe vadZimu riZe" le 25 mars. Déconcertant au premier abord, ce disque est une oeuvre hybride qui ouvre un territoire musical inédit où le flow des rappeurs – on note au passage la participation de M1 des Dead Prez – s’appuie sur de grosses basses et des boucles électro convoquant les sonorités africaines du ngoma et du mbira. Pour que l’expérience soit totale, les deux artistes ont créé un univers visuel tout aussi original, inspiré de la culture du web et des gifs, à la fois kitch et futuriste, le tout développé dans une vidéo hallucinée de 48 minutes nous menant des routes du Zimbabwé aux chutes Victoria.
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