Twitter – RDC : la location de bus rwandais pour la Conférence des mines à Goma fait polémique

La ville de Goma, dans l’est de la RDC, accueillait du 24 au 25 mars la Conférence nationale des mines. Pour le déplacement des invités, les organisateurs ont fait appel à une compagnie de transport basée à Rubavu, au Rwanda. Une option qui fait jaser sur les réseaux sociaux.

Des bus d’une compagnie rwandaises à Goma, le 25 mars 2014. © Capture d’écran/Jeune Afrique.

Des bus d’une compagnie rwandaises à Goma, le 25 mars 2014. © Capture d’écran/Jeune Afrique.

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Publié le 25 mars 2014 Lecture : 3 minutes.

C’est une "honte". Le mot revient souvent, ce 25 mars, pour qualifier la décision des organisateurs de la deuxième édition de la conférence nationale des mines de la RDC. De fait, ceux-ci ont fait appel à une compagnie rwandaise de transport pour assurer le déplacement de leurs invités à Goma.

Dans le groupe des indignés de la république, Ley Uwera, journaliste congolaise, basée dans la capitale du Nord-Kivu, voisine du Rwanda. Elle est la première à voir partager son indignation sur Twitter (le Rwanda est soupçonné d’actionner en sous-main les ex-rebelles du M23).

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"Honte" ou "bon voisinage" ?

Deux tweets qui ne sont pas passés inaperçus. Très rapidement, les twittos rwandais ont jailli pour donner leur "point de vue". À @Ley_Uwera qui estimait que c’était une "honte" pour la RDC de n’avoir même pas "une compagnie locale [capable] d’assurer [le transport de ses invités]", Blaise Harerimana, agent à l’office de l’agriculture à Rubavu, répond qu’il s’agit plutôt d’un "signe bon voisinage".

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"Un signe de bon voisinage", malgré les accusations répétées de deux pays qui se soupçonnent régulièrement de soutenir des groupes rebelles opposés aux pouvoirs en place à Kigali ou à Kinshasa ? Sur les réseaux sociaux, les internautes veulent bien le croire mais se demandent pourquoi les bus rwandais dépêchés à Goma ont tenu à masquer leurs plaques minéralogiques.

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C’est justement ce procédé qui crée la polémique, selon Joseph Futa Mbombo, opérateur économique à Kinshasa.

Mais "c’est probablement une exigence de la compagnie rwandaise qui ne souhaitait pas voir ses bus caillassés", a rétorqué, avec un brin de taquinerie, Olivier Ndurungirehe, le représentant adjoint du Rwanda au Conseil de sécurité. Avant d’assurer que, prochainement, les plaques ne seraient plus dissimulées.

Comme lui, Christine Rulinda, résidant à Kigali, parie également sur la bonne coopération et les échanges qui doivent reprendre entre les deux pays.

Les twittos congolais scandalisés

Mais du côté congolais, la pilule ne passe pas. Même après l’intervention de Roger Ndaywel, conseiller chargé de communication du Premier ministre Matata Ponyo, assurant les uns et les autres qu’"en temps opportun", les bus pour le transport en commun, déjà présents dans les rues de Kinshasa, arriveront aussi à Goma.

Les twittos ne digèrent toujours pas le choix d’une compagnie rwandaise pour combler la carence de leur pays en moyens de transport. C’est un "scandale", lâche même @Richieboy2, précisant dans un autre tweet qu’"il [lui] arrive rarement de critiquer publiquement [les] institutions (…)" de son pays.

Jeune Afrique a tenté de joindre les autorités provinciales du Nord-Kivu pour recueillir leur réaction. Sans succès pour le moment.

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Par Trésor Kibangula

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