Maroc : des ONG demandent l’envoi d’observateurs internationaux à Ceuta et à Melilla

Inquiètes face aux graves violations des droits des migrants, dix ONG établies au Maroc ont réclamé mardi l’envoi d’observateurs internationaux dans la zone des enclaves espagnoles de Ceuta et de Melilla. 

Le long de l’enclave espagnole de Melilla. © AFP

Le long de l’enclave espagnole de Melilla. © AFP

Publié le 25 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Dix ONG ont demandé mardi 25 mars l’envoi d’émissaires internationaux dans les zones frontalières des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, pour enquêter sur le respect des droits des migrants. "Nous demandons au Conseil national des droits de l’Homme (officiel) au Maroc et à l’ONU de missionner des observateurs internationaux, de part et d’autre des frontières de Ceuta et Melilla, afin de relever les violences et violations graves de droit dont les migrants sont l’objet", affirment ces ONG dans un communiqué.

Parmi les pratiques dénoncées figure, selon elles, des "déplacements forcés de migrants du nord du Maroc vers la capitale Rabat". Depuis décembre, nos organisations ont constaté l’arrivée quotidienne de dizaines, puis de centaines de migrants déposés dans divers lieux de l’agglomération par des bus réquisitionnés par les forces de l’ordre", avancent-elles, ajoutant ne pas avoir obtenu jusqu’ici d’explication officielle.

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30 000 clandestins au Maroc

D’après le texte, une de ces ONG, Caritas, a en conséquence été contrainte de fermer durablement ses portes mardi, en raison de la "surfréquentation inégalée" de son centre et de "situations médicales dont la prise en charge dépasse ses capacités". "Les actions d’accompagnement mises en oeuvre par nos associations sont inadaptées à ce que nous considérons comme une crise humanitaire", clament-elles.

Le Maroc et l’Espagne font face à un afflux de migrants d’origine subsaharienne dont un grand nombre cherchent à rejoindre Ceuta et Melilla, seules frontières terrestres entre l’Europe et l’Afrique. Les autorités marocaines affirment que près de 30 000 clandestins se trouvent actuellement sur leur sol. En réponse aux critiques, elles ont lancé un programme de régularisation exceptionnelle sur l’année 2014.

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Pression espagnole

De son côté, Madrid a une nouvelle fois appelé vendredi à la responsabilité de l’Union europénne (UE) sur la lutte contre l’immigration clandestine, quelques jours après l’une des tentatives les plus massives de franchissement de la frontière grillagée de Melilla. Début février, 15 migrants sont morts noyés en tentant de gagner à la nage le littoral de Ceuta, entraînant une polémique en Espagne sur l’utilisation par la police de balles en caoutchouc.

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Une réunion entre les ministres marocain et espagnol de l’Intérieur était prévue mercredi à Tanger (nord). Mais selon des médias espagnols, elle a été reportée en avril. Évoquant cette rencontre, Human Rights Watch (HRW) a exhorté Madrid et Rabat à mettre en place des procédures afin de protéger les droits des migrants. "L’Espagne a l’intention de faire pression en faveur d’un mécanisme explicite permettant l’expulsion sommaire et immédiate des migrants clandestins depuis Ceuta et Melilla", a ajouté l’ONG dans un communiqué. Des informations sur de telles expulsions ont déjà été rassemblées, selon HRW, qui dénonce une violation des lois espagnole, européenne et internationale.

(Avec AFP)

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