Nigeria : des policiers découvrent une « maison de l’horreur » à Ibadan
Corps en putréfaction, squelettes, ossements, personnes faméliques enchaînées… Des policiers ont fait une macabre découverte, samedi, après avoir été alertés au sujet d’un immeuble abandonné d’Ibadan, dans le sud-ouest du Nigeria.
Mis à jour le 31/03 à 10h46.
La réalité dépasse parfois la fiction la plus terrifiante. Les policiers nigérians qui ont fait la macabre découverte, samedi 22 mars dans un immeuble isolé à Ibadan (sud-ouest), ont pu s’en rendre compte. Corps en putréfaction, squelettes entiers, ossements épars, dont de nombreux crânes… Sans oublier plusieurs personnes "ressemblant à de véritables squelettes" qui erraient autour du bâtiment, tandis que d’autres victimes, également en piteux état, ont été retrouvées les pieds enchaînés.
Les médias ont aussitôt baptisé la découverte de "maison de l’horreur". "Lorsque nous nous sommes rendus dans l’immeuble abandonné dans la communauté Soka à Ibadan, hier (samedi), nous y avons vu des corps décomposés, des squelettes ainsi que des crânes, c’était dans l’immeuble et dans la brousse environnante", a déclaré la porte-parole de la police de l’État d’Oyo, Olabisi Ilobanafor.
"Nous traitons ce cas comme une affaire criminelle et nous en avons référé au département d’investigations criminelles de la police pour une enquête approfondie", a-t-elle dit. "Quelque sept personnes en état de malnutrition, ressemblant à de véritables squelettes, ont aussi été secourues dans la brousse entourant la maison. L’une d’entre elles est morte quand nous étions sur place", a ajouté la porte-parole.
Sacrifices rituels et magie noire
La police a arrêté six personnes, dont cinq agents de sécurité armés de fusils, d’arcs et de flèches, trouvés sur les lieux, a-t-elle poursuivi. Ibadan est la troisième plus grande ville du pays et la capitale de l’Etat d’Oyo. Elle est située à environ 130 km au nord de Lagos, la capitale économique du Nigeria. "Ce n’est pas un événement courant à Ibadan ou dans l’État", a souligné Mme Ilobanafor.
Des victimes d’enlèvements au Nigeria sont souvent torturées ou sacrifiées dans des rituels de magie noire. Les médias rapportent aussi des cas de portions de corps vendues dans plusieurs régions, surtout dans le sud, pour servir à des rituels. Dans les centres urbains, y compris à Lagos, la plus grande ville du pays, des corps sont souvent retrouvés le long des rues, amputés de quelques organes, surtout les yeux et les parties génitales.
La macabre découverte d’Ibadan a été faite après l’alerte donnée par des marchands se déplaçant en motos. Ils se plaignaient de l’absence étrange et inexpliquée de plusieurs membres de leur groupe et avaient indiqué avoir localisé une maison où des cadavres gisaient sur le sol, selon la porte-parole de la police.
"Repaire de kidnappeurs"
Un journal local d’Ibadan, le Sunday Tribune – le plus ancien journal privé nigérian – a publié en une la photo d’une femme hagarde, très amaigrie, vraisemblablement kidnappée dans l’État d’Edo en 2008 et désormais secourue par la police. Il a aussi a publié des photos montrant plusieurs corps décomposés, un homme agonisant et nu, des crânes, des papiers d’identité, des chaussures, des sacs et des vêtements éparpillés sur les lieux.
Selon la presse, environ 15 personnes, qui auraient pu avoir été enlevées, ont été retrouvées enchaînées dans cet endroit. Mais la police a parlé de sept personnes. Quelques numéros de téléphones mobiles étaient écrits sur les murs de la maison de huit étages, a indiqué également La Tribune dans un article intitulé "Un repaire de kidnappeurs découvert à Ibadan".
(Avec AFP)
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