Nigeria : les autorités optent pour la « méthode douce » pour combattre Boko Haram

Le Nigeria a annoncé cette semaine un changement de stratégie dans sa lutte contre le groupe islamiste Boko Haram qui continue de semer la terreur dans le nord du pays. Reconnaissant implicitement l’échec de la politique menée jusqu’à présent, les autorités d’Abuja optent désormais pour « une méthode douce ».

Des militaires nigérians. © AFP

Des militaires nigérians. © AFP

Publié le 20 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Sambo Dasuki, le conseiller national nigérian à la sécurité, a dévoilé cette semaine une série de mesures qui associent "la carotte et le bâton" pour lutter de façon plus efficace contre le groupe extrémiste.

Ladite "méthode douce" a demandé 18 mois de travail. S’inspirant de l’expérience d’autres pays en proie au terrorisme, la nouvelle Stratégie nationale de contre-terrorisme se décline en plusieurs mesures : "dé-radicalisation" des membres présumés de Boko Haram en détention, davantage d’interactions et de communication avec les communautés locales les plus touchées par les violences au quotidien, et un programme de développement économique des régions du Nord.

la suite après cette publicité

>> Lire aussi : Des hommes armés massacrent une centaine de personnes au Nigeria

Sambo Dasuki a également reconnu que les insurgés islamistes sont beaucoup plus efficaces que l’armée dans leur façon de faire passer leur message sur le terrain. "Nous avons réalisé que ceux qui ont la mission de nous protéger ne peuvent plus fonctionner de la même façon que par le passé", a-t-il déclaré.

Cette approche, constamment défendue par les experts et les diplomates occidentaux, permettra selon le conseiller nigérian de s’intéresser aux racines du problème et d’éviter les exactions de l’armée.

"Un point de départ"

la suite après cette publicité

Pour Elizabeth Donnelly, du groupe de réflexion Chatham House à Londres, cette nouvelle feuille de route est "un point de départ pour essayer de reprendre la main sur les insurgés. "Il y a une apparente prise de conscience du gouvernement qu’il faut en faire plus", estime quant à elle Virginia Comolli, de l’institut international d’études stratégiques.

Cette annonce de changement de méthodologie intervient alors que les attaques de Boko Haram ont déjà fait près de 700 morts et plusieurs dizaines de milliers de déplacés depuis le début de l’année. En plus des nombreuses victimes, des milliers de maisons et de commerces ont été détruits par les dernières attaques de Boko Haram dans le Nord-Est, laissant la population dans le plus grand dénuement.

la suite après cette publicité

Il y a quelques semaines, le massacre d’étudiants dans leur sommeil, dans un internat de l’État de Yobe, a suscité l’indignation de la communauté internationale, et des inquiétudes sur une perte totale de contrôle de l’armée nigériane vis-à-vis d’insurgés agissant en toute impunité.

L’armée maintient cependant toujours le même discours sur Boko Haram, affirmant gérer la situation et soutenant que la montée des violences, ces dernières semaines, n’est que l’illustration de la débâcle du groupe extrémiste, qui, affaibli, jouerait son va-tout.

(Avec l’AFP)
 

 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires