Le Maroc porte plainte contre « El País » pour apologie du terrorisme
Le Maroc a déposé plainte contre le journal « El País » auprès du parquet général espagnol, a-t-on appris mercredi. Le royaume accuse le quotidien d’apologie du terrorisme après que celui-ci a diffusé, le 13 septembre, une vidéo d’Aqmi dénonçant la corruption et appelant au jihad dans le pays.
L’enseigne du journal El Pais sur le siège du journal à Madrid. © AFP
Publié le 19 mars 2014 Lecture : 1 minute.
Le Maroc a déposé plainte le 20 décembre 2013 auprès du parquet général espagnol contre la société éditrice du quotidien El País, a appris l’AFP, mercredi 19 mars. Rabat accuse le journal d’avoir diffusé une vidéo d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dénonçant "la corruption" et le "despotisme" du régime marocain.
La plainte a été déposée au titre du deuxième paragraphe de l’article 579.1 du code pénal espagnol relatif au délit "d’apologie du terrorisme", précise le parquet. Selon ce document, la plainte a été déposée pour "la diffusion et l’accueil [de la vidéo] dans les domaines internet du média dénommé ‘El Pais TV’, appartenant aux ‘Éditions El País, SL’". Interrogé, El Pais a fait savoir qu’il n’avait, pour l’heure, reçu notification d’aucune plainte et n’en connaissait donc pas le contenu.
Propagande terroriste ?
Au Maroc, le journaliste Ali Anouzla avait été arrêté le 17 septembre à Rabat pour avoir placé, sur la version arabophone du site d’informations Lakome, un lien vers la même vidéo d’Aqmi appelant au jihad. Inculpé pour "apologie" et "incitation au terrorisme", il a été remis en liberté provisoire un mois plus tard.
Le reporter Ignacio Cembrero, spécialiste de la région à El Pais, affirme que la justice marocaine reproche à Ali Anouzla "d’avoir placé un lien entre un papier publié sur Lakome et (son) blog ‘Orilla Sur’ d’El País". Ignacio Cembrero avait publié la vidéo sur son blog le 13 septembre, en précisant, sleon lui, "qu’il s’agissait d’un documentaire de propagande terroriste".
Le journaliste espagnol se dit visé lui aussi par la plainte et affirme avoir été "muté à l’équipe du dimanche" début février, à la suite du dépôt de la plainte. Ignacio Cembrero souligne que la vidéo est "toujours visible sur un certain nombre de sites", contre lesquels "le Maroc n’a pas porté plainte".
(Avec AFP)
