Jacob Zuma devra rembourser une partie des travaux de sa résidence privée
Accusé d’avoir utilisé des fonds publics pour embellir sa résidence personnelle, le président sud-africain, Jacob Zuma, devrait rembourser une « partie substantielle » des sommes utilisées, a indiqué mercredi le médiateur chargé de veiller au bon usage des fonds publics.
Le président sud-africain, Jacob Zuma, devrait rembourser une "partie substantielle des frais qui ont été employés à des rénovations n’ayant pas de rapport avec la sécurité de son domicile". C’est la conclusion du rapport présenté, mercredi 19 mars, par Thuli Madonsela, médiatrice chargée de veiller au bon usage des fonds publics. Ce rapport dont une partie avait déjà été éventée par la presse sud-africaine fin novembre 2013, indique que "les dépenses engagées par l’État (…) vont au-delà de ce qui était raisonnablement nécessaire pour la sécurité du président, ont été inconsciemment excessives et ont provoqué un détournement de fonds".
Celui-ci estime que le chef de l’État a "indûment bénéficié" de fonds publics pour des travaux d’un montant de 246 millions de rands (23 millions de dollars) censés améliorer la sécurité de sa résidence personnelle. Le document, présenté six semaines avant les élections générales prévues le 7 mai, précise également que le comportement de Jacob Zuma est "incompatible avec sa fonction".
Le président sud-africain a notamment fait construire une piscine, un enclos à bétail et un amphithéâtre. "’Une partie de ces mesures peuvent légitimement être considérées comme illégales et les actes en cause relèvent de la conduite répréhensible et de la mauvaise gestion", explique Thuli Madonsela. Et d’ajouter : "Le président a tacitement accepté la mise en chantier de telles mesures dans sa résidence et a indûment bénéficié d’un gigantesque investissement financier dans des installations n’ayant pas trait à la sécurité dans sa résidence privée".
Un rapport qui contredit le gouvernement
Les fonds utilisés à Nkandla étaient théoriquement destinés au projet de réhabilitation du centre-ville de Durban et à un programme du ministère des Travaux publics de gestion des risques provoqués par les sols dolomitiques.
"Tous les travaux effectués à Nkandla étaient indispensables pour la sécurité du président", avait pourtant indiqué un autre rapport, présenté par le ministre des Travaux publics, Thulasi Nxesi, le 19 décembre dernier. Point par point, le ministre avait écarté les accusations : la piscine serait en fait un bassin d’eau en cas d’incendie, les logements supplémentaires seraient destinés aux agents de sécurité et l’enclos à bétail n’aurait été construit que parce que les animaux gênaient la barrière électrique.
Alors que les élections générales se tiendront le 7 mai, l’affaire de la résidence de jacob Zuma n’est toujours pas retombée.
(Avec agences)
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