L’ONU dénonce une campagne de déstabilisation contre sa mission au Soudan du Sud

Hervé Ladsous, le patron des opérations de maintien de la paix de l’ONU, a demandé mardi l’arrêt de la « campagne systématique et organisée » contre la Minuss, la mission onusienne au Soudan au Sud.

Des casques bleus en décembre 2013 au Soudan du Sud. © Reuters

Des casques bleus en décembre 2013 au Soudan du Sud. © Reuters

Publié le 19 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Hervé Ladsous prend la défense de ses troupes. Mardi 18 mars, le responsable des opérations de maintien de la paix de l’ONU a demandé au Conseil de sécurité d’intervenir auprès du président sud-soudanais Salva Kiir pour qu’il fasse cesser une "campagne systématique et organisée" contre la Minuss, la mission onusienne déployée dans ce pays.

"Nous espérons que la situation va changer rapidement car il n’est pas possible ni acceptable de continuer ainsi, a déclaré le patron des opérations de maintien de la paix de l’ONU Hervé Ladsous lors d’un débat sur le Soudan du Sud. Je demande instamment au Conseil de sécurité et à ses membres d’intervenir en faveur de la Minuss, de condamner cette campagne et de demander au président Kiir (…) de donner instructions aux autorités nationales et locales et aux cadres du SPLM (parti au pouvoir) de la faire cesser".

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Manifestations anti-Minuss

"Il y a une campagne négative contre la Minuss et ses dirigeants au Soudan du sud, qui semble systématique et organisée de la part de responsables nationaux et locaux", a encore affirmé Hervé Ladsous. "Cette campagne se manifeste par des manifestations, articles de presse et le harcèlement du personnel de l’ONU, y compris au point de mettre la vie de ce personnel en danger. Les avions de l’ONU sont fouillés, ses convois stoppés et son personnel harcelé par les forces de sécurité sud-soudanaises dans tout le pays", a-t-il énuméré.

L’ambassadeur sud-soudanais Francis Deng lui a répondu en affirmant que "Salva Kiir était très reconnaissant du rôle joué par l’ONU dans le pays". "Il a attribué les manifestations anti-Minuss au traumatisme, aux frustrations et à la colère provoqués par le conflit. Le Soudan du Sud n’a rien à gagner et tout à perdre à s’aliéner l’ONU", a-t-il ajouté.

Tensions chroniques

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Évoquant l’interception récente par l’armée sud-soudanaise d’armes appartenant à la Minuss, Hervé Ladsous a indiqué que l’ONU avait proposé au gouvernement de Juba une enquête commune pour prouver sa "bonne foi" dans cet incident. Cette proposition a toutefois été refusée. Cet incident, "une regrettable erreur" selon l’ONU, avait encore exacerbé des tensions chroniques entre la Minuss et Juba depuis le début du conflit, l’ONU se montrant très critique envers les rebelles sud-soudanais mais aussi contre le gouvernement.

En janvier, Salva Kiir avait accusé l’ONU de vouloir monter un gouvernement parallèle dans le pays. La Minuss avait de son côté affirmé faire l’objet de pressions croissantes de la part des deux camps, parce qu’elle héberge des dizaines de milliers de civils dans ses bases.

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Le Soudan du Sud est ravagé depuis le 15 décembre par un conflit opposant des forces loyales au président Salva Kiir aux fidèles de son ancien vice-président Riek Machar. Les affrontements ont fait des milliers de morts et quelque 900 000 déplacés.

(Avec AFP)

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