Un convoi de l’Amisom attaqué par les Shebab en Somalie
Un convoi de la force de l’Union africaine en Somalie a été ciblé lundi par une attaque à la voiture piégée. Le bilan de cet attentat, revendiqué par les Shebab, est encore incertain.
L’attaque est survenue lundi 17 mars près d’un barrage routier dans le couloir d’Afgoye, à un trentaine de kilomètres au nord-ouest de Mogadiscio. Selon un témoin, Abdulahi Mohamed, un kamikaze a alors "lancé sa voiture contre un convoi de l’Amisom", la force de l’Union africaine (UA) en Somalie.
L’attentat a été rapidement revendiqué par les insurgés islamistes shebab. Un de leurs porte-paroles, Abdiaziz Abu Musab, a affirmé que sept personnes, dont "des étrangers", étaient mortes dans l’attaque. Cette information restait toutefois impossible à recouper.
Omar Adan, un responsable militaire somalien, a de son côté confirmé l’attaque, sans lui non plus pouvoir en préciser le bilan. Il l’a cependant immédiatement imputée aux Shebab, qui ont juré la perte des fragiles autorités somaliennes et ont multiplié les attentats à Mogadiscio depuis le début de l’année. "Les militants liés à Al-Qaïda, qui ont perdu du terrain, tentent des attaques désespérées, a-t-il dit. Il y a eu un attentat-suicide cet après-midi mais nous n’en avons pas encore les détails".
Guerre civile
Axe routier stratégique, le couloir d’Afgoye abritait des centaines de milliers de réfugiés jusqu’en 2012, date à laquelle les Shebab ont commencé à être chassés de leurs bastions des centre et sud somaliens. La ville d’Afgoye avait elle-même été reprise aux islamistes par les forces pro-gouvernementales somaliennes en mai 2012.
Privés de leurs principales bases urbaines, les insurgés somaliens n’en continuent pas moins depuis de constituer une importante menace au rétablissement de la paix en Somalie, pays privé de réelle autorité centrale et en situation de guerre civile depuis la chute du président Siad Barre en 1991.
Nombreuses attaques depuis février
Ils contrôlent encore de vastes zones rurales et commettent régulièrement des actions de type guérilla, en particulier à Mogadiscio. Samedi, un attentat à la voiture piégée à été perpétré dans le centre de la capitale, contre un hôtel fréquenté par des responsables gouvernementaux et des hommes d’affaires de retour au pays.
En février, des attaques d’envergure à la voiture piégée et par attentat-suicide ont aussi eu lieu à Mogadiscio contre les entrées de l’aéroport, du palais présidentiel et d’un bar proche des bâtiments des services de renseignement. Elles avaient aussi été revendiquées par les Shebab.
Depuis 2012, l’Amisom, limitée en troupes, avait elle-même mis en veille ses offensives contre les Shebab. Jusqu’à début mars de cette année, quand, forte de l’intégration de troupes éthiopiennes déployées dans le pays – pour un total de 22 000 hommes -, elle a lancé une nouvelle opération contre les Shebab. La force africaine affirme depuis leur avoir repris six positions.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- À Casablanca, la Joutia de Derb Ghallef en voie de réhabilitation
- Mali : ce que l’on sait de la disparition de Daouda Konaté
- Paul Biya à Genève : ces privilégiés qui ont eu accès au chef
- Au Niger, Al-Qaïda affirme avoir frappé aux portes de Niamey
- Présidentielle en Côte d’Ivoire : la compagne de Tidjane Thiam sort de l’ombre