Procès Pistorius : l’accusé avait « une tendance à dégainer à tort et à travers »

Au début de la troisième semaine du procès d’Oscar Pistorius, les témoins se succèdent à la barre. Parmi eux, Sean Rens, le fournisseur d’armes de l’ancien champion paralympique sud-africain.

L’ancien champion paralympique Oscar Pistorius. © AFP

L’ancien champion paralympique Oscar Pistorius. © AFP

Publié le 17 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Le témoignage de Sean Rens est accablant. Le fournisseur d’arme d’Oscar Pistorius a confirmé devant la cour la passion de l’ancien champion pour les armes à feu mais aussi sa constante paranoïa.

Selon lui, l’ancien champion paralympique  avait "un grand amour (…) pour les armes à feu" et une tendance à dégainer à tort et à travers". Devant la Cour, il raconte cette anecdote. Un jour, alors qu’il entendait un bruit suspect chez lui, Pistorius aurait dégainé son arme à la recherche de l’intrus. En vain, le cambrioleur n’était autre que le ronflement de la machine à laver.

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"Il passait dans ce que nous appelons ‘code rouge’, ou mode de combat. En d’autres termes, sortir son arme pour nettoyer sa maison", a-t-il détaillé, confirmant les nombreuses descriptions d’un Pistorius paranoïaque, craignant sans cesse pour sa sécurité bien qu’il habitait dans une résidence ultra-protégée.

Surtout, Sean Rens assure qu’Oscar Pistorius connaissait bien les lois sud-africaines régissant le port d’armes. Il a notamment lu ses réponses à un questionnaire préalable à l’achat d’une arme : "Un cambrioleur entre dans votre maison et commence à voler votre hi-fi. Pouvez-vous l’abattre ?" Pistorius répond : "Non, la vie n’est pas en danger." "Les voleurs  sont armés et s’approchent de vous. Pouvez-vous les abattre?" Là, il avait répondu "Oui".

Un procès plus long que prévu

Oscar Pistorius, 27 ans, prétend qu’il a tué son amie Reeva par erreur, la prenant pour un cambrioleur caché dans les toilettes, aux premières heures du 14 février 2013. Paniqué, il n’aurait pas vérifié si elle était toujours couchée avant de tirer sur la porte des toilettes. Le Parquet estime au contraire que le couple s’était violemment disputé et que c’est sciemment qu’il l’a tuée.

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>> Lire aussi : Oscar Pistorius vomit pendant la déposition du médecin légiste

La défense de l’accusé pointe en retour les erreurs de débutants commises par des enquêteurs qui ont souillé des pièces à conviction après le drame de la Saint-Valentin. Un policier avait raconté vendredi que l’arme du crime avait été manipulée sans gants, que la porte des toilettes transpercée par les balles de Pistorius avait été entreposée pendant une dizaine de jours dans son bureau – et avait de ce fait été endommagée – et même qu’une montre de prix avait mystérieusement disparue de la maison de l’athlète, sans doute volée par l’un des enquêteurs.

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Très médiatisé et diffusé en direct à la télévision, le procès de l’athlète devrait se prolonger en avril. De nombreux témoins sont encore attendus à la barre.

(Avec AFP)
 

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