Des hommes armés massacrent une centaine de personnes au Nigeria

Plusieurs attaques menées par des hommes armés dans la nuit de vendredi à samedi ont fait une centaines de morts dans le centre du Nigeria. Si la population locale évoque des éleveurs musulmans fulanis, le doute persiste sur l’identité des assaillants. 

Lors d’une attaque de Boko Haram à Maiduguri, le 14 mars 2014. © AFP

Lors d’une attaque de Boko Haram à Maiduguri, le 14 mars 2014. © AFP

Publié le 17 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Ils ont attaqué au fusil et à la machette. Dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 mars, des hommes armés ont rasé trois villages dans le sud de l’État de Kaduna, au Nigeria, tuant au moins 100 personnes. Cette nouvelle série d’attaques est la plus meurtrière dans cette région depuis les violences post-électorales qui avaient fait plusieurs centaines de morts en 2011.

Une quarantaine d’assaillants ont attaqué les villages d’Angwan Gata, Chenshyi et Angwan Sankwai, dans le district de Kaura. Selon Yakubu Bitiyong, député de l’État de Kaduna, ils ont ouvert le feu sur des habitants à leur domicile, en pleine nuit, ou en les découpant à la machette. Une partie des victimes "ont été tuées par balle et brûlées chez elles alors que d’autres ont été taillées à coup de machette", a-t-il expliqué. De nombreuses personnes ont également été blessées, tandis que les villages ont été entièrement brûlés.

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Doutes sur l’origine des assaillants

Le porte-parole de la police d’État, Aminu Lawan, a confirmé ces attaques, se refusant toutefois à communiquer un bilan des victimes. Il a également refusé de donner des précisions sur l’origine des assaillants, alors que la population locale, majoritairement chrétienne, accuse les éleveurs musulmans fulani d’être les auteurs des attaques.

Selon Adamu Marshall, le porte-parole de l’Union du peuple de Kaduna Sud (SOKAPU), une association politique et culturelle de la région, le village de Chenshyi, où au moins 50 personnes ont péri, a été le plus durement touché. Son bilan concorde avec celui du député Bitiyong. "Les assaillants ont volé de la nourriture et mis le feu aux granges, a-t-il déclaré. Les gens sont encore cachés dans les buissons, ils ont peur de rentrer chez eux".

2 000 déplacés dans une école

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D’après un responsable local ayant requis l’anonymat, environ 2 000 déplacés se sont réfugiés dans une école primaire du village de Gwandong après les attaques. De son côté, le gouverneur de l’État de Kaduna, Ramalan Yero, a interrompu un voyage aux États-Unis pour rentrer au Nigeria quand il a appris la nouvelle.

Depuis avril 2011, le sud de l’État de Kaduna, dont la population est majoritairement chrétienne, est secoué par des violences intercommunautaires, dans le sillage d’affrontements post-électoraux qui avaient fait plus de 400 morts et des milliers de déplacés. Les violences avaient commencé à l’annonce de la victoire de Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud, contre Muhammadu Buhari, un musulman du Nord, à la présidentielle de 2011.

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Si la situation s’est envenimée sur des griefs politiques, les affrontements ont ensuite pris une tournure ethnique et communautaire, les agriculteurs chrétiens de la région s’en prenant aux musulmans haoussa et fulani, considérés comme "non indigènes". Les éleveurs fulani sont depuis fréquemment accusés d’attaques sporadiques dans des villages chrétiens, en représailles des violences post-électorales.

(Avec AFP)

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