Procès Pistorius : la défense contredite par un témoignage inattendu
Devant le tribunal de Pretoria, la défense d’Oscar Pistorius a été mise à mal, mercredi et jeudi, par les analyses de la porte des WC à travers laquelle l’ancien champion d’athlétisme a tiré le 14 février 2013, tuant sa petite amie, Reeva Steenkamp.
Témoin inattendu au procès d’Oscar Pistorius, la porte des toilettes n’en est pas moins une pièce à conviction cruciale pour l’accusation. Et pour cause, un expert l’ayant examinée a présenté mercredi 12 et jeudi 13 mars des conclusions contredisant partiellement la version de l’accusé.
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Appelé à la barre au huitième et neuvième jours du procès, le colonel Gerhard Vermeulen, expert de la police scientifique, affirme que Pistorius était sur ses moignons lorsqu’il a défoncé la porte avec une batte de cricket.
Une assertion qui contredit la version de la défense. Pistorius aurait tiré en aveugle en croyant qu’un cambrioleur était dans les toilettes. À ce moment-là, dans la panique, il aurait été sur ses moignons. Puis, affirme-t-il, il serait revenu dans la chambre mettre ses prothèses, se serait aperçu que sa compagne n’était pas au lit et, comprenant qu’elle était peut-être sa victime, est reparti, sur ces prothèses, défoncer la porte à coup de batte de cricket.
"Créer le plus de doute possible"
Mais cette version résiste mal à l’analyse des experts. Compte tenu de la trace des coups de batte sur la porte, le colonel Vermeulen a expliqué mesures à l’appui qu’il aurait été "très inconfortable" pour Pistorius d’avoir frappé debout sur ses prothèses. "La marque correspond logiquement au fait qu’il n’avait pas ses ‘jambes’", affirme l’expert.
Réponse de Barry Roux, l’avocat du sextuple médaillé d’or paralympique : le travail du colonel Gerhard Vermeulen et plus largement celui du laboratoire de police scientifique a été bâclé. L’état de la porte aurait ainsi été altéré durant son séjour chez les enquêteurs. Confronté à deux photos prises à des dates différentes et présentant des marques différentes sur la porte, l’expert le reconnaît volontiers : "Quelque chose est arrivé à la porte que je ne suis pas à même de commenter".
Face à une ligne de défense qui se craquèle de toute part, "tout le travail de Barry Roux consiste à créer le plus de doute possible", a commenté un expert scientifique de la police. "Mais la vraie question que la cour doit se poser est : est-ce que des preuves matérielles ont été détruites ou endommagées à un point tel que l’expertise n’a plus de valeur ?"
(Avec AFP)
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