Ouganda : Orange s’engage à défendre ses employés face à la loi antihomosexualité
La législation antihomosexualité ougandaise a également ses détracteurs dans le monde de l’entreprise. Mardi, Orange a annoncé qu’elle s’engageait à défendre ses employés face à la nouvelle loi, en fournissant une assistance juridique et sécuritaire.
Contestée devant la Cour constitutionnelle, la loi antihomosexualité promulguée début février par le président Yoweri Museveni doit également prendre en considération l’hostilité d’une des multinationales installées dans le pays. Orange a en effet annoncé, dans une déclaration adressée à l’ONG All Out, mardi 11 mars, qu’elle s’engageait à défendre ses employés face à la nouvelle loi.
L’entreprise a notamment confirmé qu’elle fournirait "toute assistance (juridique, sécuritaire) à ses salariés", y compris LGBT en Ouganda. "Orange est convaincu que la diversité est une force au service de la performance sociale et de la performance économique," a déclaré Jean-Bernard Orsoni, porte-parole d’Orange. "Orange ne pose pas de questions à ses salariés sur leur orientation sexuelle puisqu’il s’agit d’une information confidentielle qui n’intervient dans aucune étape du parcours d’un salarié", a-t-il ajouté.
>> Lire aussi : "En désaccord, sur la loi antihomosexualité, l’Église anglicane ougandaise menace de se séparer de l’Église mère anglaise"
Le 28 février, la Banque mondiale avait déjà exprimé, dans un mémo interne, son inquiétude pour la sécurité de ses employés travaillant dans des pays réprimant l’homosexualité. Surtout, la veille, elle avait décidé de reporter un prêt de 90 millions de dollars (65 millions d’euros) destiné au système de santé ougandais.
"Orange fait exactement ce qu’il faut"
Il y a quelques jours, Orange avait annoncé qu’elle retirait ses publicités du journal ougandais Red Pepper, celui-ci s’étant illustré, le lendemain de la promulgation de la loi, en publiant les noms, photos et adresses d’individus "suspectés" d’être homosexuels en Ouganda. En 2009 déjà, David Kato, un militant ougandais, avait vu son identité et son orientation sexuelle révélées par voie de presse. Il avait été tué deux jours plus tard.
>> Lire aussi : "La fatwa de Kampala"
"Orange fait exactement ce qu’il faut en refusant de continuer à faire affaire comme si de rien n’était et en prenant des mesures pour protéger ses employé", a déclaré Andre Banks, directeur et co-fondateur d’All Out, dont la pétition en ligne a dépassé les 90 000 signatures. L’organisation a également appelé les autres multinationales implantées dans le pays, Heineken, KLM et Coca-Cola, à prendre exemple sur Orange.
_________________
Par Mathieu OLIVIER
>> Lire aussi notre dossier sur l’homosexualité en Afrique :
- Homosexualité : différence tous risques
- Cameroun : Roger Mbede, ou la mort par SMS
- Homophobie : vox populi, vox diaboli
- Au Maroc, ils se cachent pour s’aimer
- Tunisie : circulez, y a rien à voir
- Moi, Naomie, homosexuel et travesti au Cameroun
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- CAF : entre Patrice Motsepe et New World TV, un bras de fer à plusieurs millions d...
- Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé de...
- Au Nigeria, la famille du tycoon Mohammed Indimi se déchire pour quelques centaine...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?