Libye : le gouvernement lance un ultimatum aux autonomistes de l’Est

Vingt-quatre heures après la destitution du Premier ministre Ali Zeidan, Tripoli a annoncé mercredi avoir donné un ultimatum de deux semaines aux rebelles autonomistes pour libérer des sites pétroliers dans l’est du pays.

La raffinerie de Brega, dans l’est de la Libye, le 11 mars 2014. © AFP

La raffinerie de Brega, dans l’est de la Libye, le 11 mars 2014. © AFP

Publié le 13 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

"Nous avons décidé d’accorder [aux rebelles autonomistes] un délai de deux semaines maximum" pour la levée du blocage des sites pétroliers, a annoncé le 12 mars Nouri Abou Sahmein, président du Congrès général national (CGN), précisant qu’une opération militaire en préparation pour libérer ces sites allait être suspendue pendant cette période.

Au cours des derniers mois, Ali Zeidan avait menacé à plusieurs reprises de recourir à la force pour lever le blocage, sans toutefois passer à l’action. L’ex-Premier ministre, qui refusait de négocier directement avec les rebelles, a été limogé mardi par le CGN, où des blocs islamistes tentaient depuis des mois de faire tomber le gouvernement pour mettre la main sur l’exécutif.

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Même s’ils ne sont pas majoritaires au sein des quelque 200 membres du Congrès, les islamistes ont réussi à gagner en influence, en recrutant des députés, en particulier au sein du bloc du Parti pour la justice et la construction (PJC, issu des Frères musulmans) et du bloc Wafa, plus radical.

Rupture avec la politique d’Ali Zeidan

Après avoir fait tomber Ali Zeidan, les islamistes semblent désormais déterminés à gagner du terrain sur le plan militaire et à exclure du jeu politique leurs principaux rivaux. Se trouvent dans leur collimateur les puissantes milices de la ville Zenten dans l’ouest, loyales au courant libéral et à l’ex-Premier ministre, et les autonomistes de l’Est.

De son côté, le nouveau Premier ministre par intérim, Abdallah al-Theni, a assuré qu’il privilégiait le dialogue avec les rebelles. "Le dialogue sera la règle (…) et nous sommes ouverts à tout le monde. Le problème sera réglé par le dialogue", a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse, dans ce qui apparaît comme une rupture avec la politique de son prédécesseur hostile à tout dialogue avec les rebelles.

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Ali al-Hassi, un porte-parole du bureau exécutif de la Cyrénaïque (région orientale), bras politique des autonomistes, a confirmé qu’une initiative de dialogue leur a été proposée mercredi."Nous n’allons pas l’accepter sauf si la décision d’attaquer la Cyrénaïque était annulée", a-t-il dit.

Risque de guerre civile

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Plusieurs observateurs craignent qu’une attaque contre ces rebelles déclenche une guerre civile et provoque la partition du pays. Des craintes alimentées par les rivalités au sein des factions et groupes d’ex-rebelles et la prolifération des armes récupérées en grande partie dans l’arsenal de l’ancien dictateur libyen.

Déjà mardi soir, le Bouclier de Libye, une milice islamiste composée essentiellement d’ex-rebelles de Misrata (ouest), a été la première force à progresser vers Syrte, plus à l’est, où elle a obligé des rebelles de la Cyrénaïque (Est) à quitter leurs positions.

Une source rebelle a dénoncé l’intervention d’une "milice tribale" plutôt que de l’armée régulière, mettant en garde contre un risque de "guerre civile".

(Avec AFP)

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