RDC – CPI : Fatou Bensouda à Kinshasa pour demander « davantage de coopération »
La procureure générale de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, séjourne depuis mardi à Kinshasa. Un entretien avec le président congolais, Joseph Kabila, est prévu le 13 mars pour solliciter « davantage de coopération » de la RDC.
Non, Fatou Bensouda n’est pas venue le 11 mars à Kinshasa pour tirer les oreilles de Joseph Kabila. "C’est une visite prévue de longue date", confie à Jeune Afrique Paul Madidi, porte-parole de la Cour pénale internationale (CPI) en RDC. À l’en croire, le voyage de la procureure générale de la CPI dans la capitale congolaise s’inscrit plutôt dans le cadre d’une "tournée qu’elle a entreprise auprès des pays en situation [ceux qui ont des affaires devant la Cour, NDRL] dès sa nomination". Rien à voir avec le dernier couac dans la coopération entre la CPI et la RDC.
Autrement dit, l’arrivée de Fatou Bensouda n’a pas été décidée à la suite du récent refus des autorités congolaises d’arrêter et de transférer à La Haye Omar el-Béchir, le président soudanais sous le coup d’un mandat d’arrêt international, qui a participé, du 26 au 27 février à Kinshasa, au XVIIe sommet du Comesa (Marché commun de l’Afrique orientale et australe). Mais c’est tout de même une visite pour "reparler de la coopération et solliciter davantage de coopération de la RDC", soutient-on dans l’entourage de la procureure de la CPI.
>> Lire aussi CPI : quelle justice pour l’Afrique ?
Dès son arrivée mardi, Fatou Bensouda a rencontré plusieurs autorités congolaises, notamment la ministre de la Justice, Wivine Mumba, et celui en charge de la Défense, Alexandre Luba. Une rencontre est également prévue avec l’auditeur supérieur de l’armée. Le 13 mars, elle rencontrera Joseph Kabila, le président congolais.
M23 et FARDC dans le collimateur de la CPI
La question des crimes commis dans le Kivu par les groupes armés et certains éléments des Forces armées de la RDC (FARDC) devrait être aussi au centre des échanges entre la procureure et ses interlocuteurs congolais. Car depuis plus d’une année, Fatou Bensouda avait annoncé que son bureau examinait "des allégations de crimes (…) commis par des membres et des chefs du Mouvement du 23-Mars [M23, mouvement rebelle défaite début novembre 2013, NDLR] ou par toute partie profitant de la situation chaotique dans la région".
Aujourd’hui, après la fin de la rébellion du M23 et la traque des autres groupes armés dont les Forces démocratiques alliés (ADF, un groupe rebelle ougandais) et les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), les enquêteurs de la CPI pourraient désormais faire avancer rapidement leurs investigations.
La procureure Fatou Bensouda quitte Kinshasa jeudi soir. Elle pourrait se rendre par la suite en Centrafrique, pays meurtri par des massacres interreligieux entre les chrétiens et les musulmans.
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Par Trésor Kibangula
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