Nicolas Sarkozy : enregistrements secrets, écoutes… Le fantôme de Kadhafi pourrait-il réapparaître ?

Après les enregistrements de son ancien conseiller, l’affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy pourrait remettre à l’ordre du jour l’un des dossiers judiciaires dans lesquels il est mis en cause : le présumé financement de sa campagne de 2007 par l’ex-« Guide » libyen, Mouammar Kadhafi.

Mouammar Kaddafi et Nicolas Sarkozy, à l’Élysée, en 2007. © AFP

Mouammar Kaddafi et Nicolas Sarkozy, à l’Élysée, en 2007. © AFP

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Publié le 12 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Nicolas Sarkozy passe un mauvais mois de mars. On l’a dit étonné, puis indigné. On le dit désormais inquiet, explique Le Canard Enchaîné, ce mercredi 12 mars. Après la révélation, il y a quelques semaines, des enregistrements clandestins réalisés par son ancien conseiller, Patrick Buisson, au sein et en dehors de l’Élysée (et qui compteraient presque 300 heures de bandes), voilà qu’une autre affaire vient donner des sueurs froides à Nicolas Sarkozy.

Le journal Le Monde a en effet révélé vendredi  7 mars que  l’ancien président avait été placé sur écoute dans l’enquête sur les accusations de financement de sa campagne de 2007 par la Libye de Kadhafi. La justice aurait ainsi en sa possession des conversations interceptées entre Nicolas Sarkozy, son avocat Thierry Herzog ainsi que deux de ses anciens ministres de l’Intérieur, Claude Guéant et Brice Hortefeux, à partir du 19 avril 2013.

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Au passage, Le Monde révèle ainsi  que Gilbert Azibert, avocat général près la Cour de cassation, aurait tenu Nicolas Sarkozy informé de l’état d’un pourvoi en cassation concernant ses agendas privés et officiels, saisis dans le cadre de l’affaire Bettencourt. Nicolas Sarkozy espérait en effet récupérer ses documents, alors qu’il a bénéficié d’un non-lieu dans ce dossier.

En échange de ces informations, Gilbert Azibert aurait demandé à l’ancien président d’intercéder en sa faveur auprès des autorités monégasques, pour intégrer le Conseil d’État de la principauté. Si les faits se vérifiaient, ils seraient constitutifs de deux infractions : "violation du secret de l’instruction" et "trafic d’influence". Une information judiciaire a été ouverte le 26 février par le parquet national financier et confiée à deux juges d’instruction : Patricia Simon et Claire Thépaut.

Inquiet sur le contenu des écoutes

Une épine de plus dans le pied de celui qui prépare son retour dans la course à la présidence française en 2017. D’autant que, le 11 mars, la Cour de cassation a rendu son verdict dans la procédure évoquée plus haut. Elle a déclaré irrecevable le pourvoi de l’ancien chef de l’État. Résultat : lesdits agendas vont être conservés par les magistrats du pôle financier de Paris.

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Ceux-ci ne sont pas moins d’une dizaine de juges d’instruction, soit la quasi-totalité des effectifs, à travailler sur les sept enquêtes judiciaires ouvertes et dans lesquelles est citée Nicolas Sarkozy. Ils ont notamment l’espoir d’y dénicher quelques éléments concernant le financement de sa campagne de 2007 par Mouammar Kadhafi. Entre les 300 heures d’enregistrement de Patrick Buisson, dont on ne connaît pas encore complétement le contenu, et les compte-rendu d’écoutes aux mains du ministère de la Justice, Nicolas Sarkozy a sans doute connu des jours meilleurs.

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Par Mathieu OLIVIER

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