Libye : la chute du Premier ministre Ali Zeidan

Quelques heures après l’annonce mardi de sa destitution par le Congrès général national (CGN), Ali Zeidan a été interdit de quitter le territoire national. L’ex-Premier ministre libyen serait dans le collimateur de la justice dans une affaire de détournement de fonds publics.

Ali Zeidan, l’ex-Premier ministre libyen, le 3 février 2014 à Tripoli. © AFP

Ali Zeidan, l’ex-Premier ministre libyen, le 3 février 2014 à Tripoli. © AFP

Publié le 12 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

"Le Congrès a voté pour le retrait de la confiance au Premier ministre Ali Zeidan avec 124 voix et a chargé le ministre de la Défense, Abdallah al-Theni, d’assurer l’intérim jusqu’à la nomination d’un nouveau chef de gouvernement dans un délai de deux semaines", a annoncé, le 11 mars, le Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique du pays.

Puis, les choses se sont précipitées. Peu après cette annonce, Abdallah al-Theni a prêté serment devant le Congrès. Et, dans la soirée, le procureur général libyen a émis une interdiction de voyage à l’encontre d’Ali Zeidan.

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Selon un document publié par la page Facebook du bureau procureur général, l’ancien Premier ministre a été interdit de voyager en raison de son implication présumée dans une affaire de détournement de l’argent public. Mais des médias libyens croient savoir qu’Ali Zeidan aurait déjà quitté le pays.

La fin du bras de fer avec le CGN

C’est la chute d’un chef de gouvernement qui était toujours à couteaux tirés avec le Congrès. Ce dernier avait déjà essayé à plusieurs reprises de faire tomber le gouvernement, mais n’avait jamais atteint les 120 voix nécessaires pour le faire. "Le retrait de confiance du gouvernement" figurait ainsi quotidiennement à l’ordre du jour du Congrès depuis plusieurs mois.

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Ali Zeidan, un indépendant appuyé par les libéraux, était régulièrement critiqué pour n’avoir pas su rétablir la sécurité en Libye, plus de deux ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi. De son côté, il accusait, lui, les islamistes de vouloir l’éjecter pour prendre le pouvoir.

À Washington, Jen Psaki, la porte-parole du département d’État, a "salué" le travail d’Ali Zeidan, "qui a dirigé une période fragile de la transition en Libye". "Nous savons que les transitions politiques prennent du temps, et particulièrement pour passer de quatre décennies de dictature à un système réellement démocratique", a-t-elle déclaré.

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Feuille de route

Mais si le gouvernement était pointé du doigt depuis l’entrée en fonction d’Ali Zeidan en novembre 2012, le Congrès fait également face de son côté à la grogne. Sa décision unilatérale fin décembre de prolonger de 10 mois son mandat, jusqu’au 24 décembre 2014, a provoqué la grogne d’une grande partie de la population et de la classe politique, qui réclament désormais sa dissolution.

Sous la pression de la rue, le gouvernement a établi une nouvelle feuille de route prévoyant des élections "anticipées" législatives et présidentielle, avant même l’adoption d’une Constitution. Mais le Congrès n’a pas donné de calendrier précis et n’a pas trouvé de consensus sur le mode d’élection du président : au suffrage universel ou par le Parlement.

(Avec AFP)

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