Pistorius et son « grand amour pour les armes », le témoignage accablant d’un ami de l’accusé
À au moins deux reprises, Oscar Pistorius avait déjà fait un usage imprudent d’une arme à feu. C’est ce qu’a déclaré mardi un des amis du champion paralympique sud-africain devant le tribunal de Pretoria.
Au tribunal de Pretoria, chaque jour qui passe apporte son lot de témoignages accablants contre Oscar Pistorius. Le 11 mars, c’était au tour d’un ami du champion paralympique sud-africain de venir raconter comment l’accusé avait par deux fois fait un usage imprudent d’une arme à feu, dans un restaurant puis dans une voiture après une altercation avec la police.
"Nous avons été ensemble au stand de tir, et je savais qu’il avait un grand amour pour les armes", a dit au tribunal Darren Fresco, un jeune homme directement impliqué dans deux incidents qui valent également des poursuites à Pistorius, en marge de l’accusation pour meurtre de son amie Reeva Steenkamp.
>> Lire aussi Oscar Pistorius : reality show à la sauce judiciaire.
Gachette facile
Le premier incident remonte à 2012, lorsque Pistorius a tiré une balle à travers le toit ouvert de la voiture de son ami, pour se défouler après un contrôle policier tendu.
Le récit de Darren Fresco diffère légèrement de la version donnée auparavant au tribunal par l’ex-compagne de Pistorius, Samantha Taylor, qui se trouvait elle aussi dans la voiture. Cette dernière, qui était sur le siège arrière, avait affirmé pour sa part que les deux jeunes gens cherchaient un feu de circulation pour tirer dessus et ri ensemble après le coup de feu.
Fresco a formellement nié cette version. Selon lui, Pistorius a saisi son arme et, sans prévenir, a tiré en l’air. "Je conduisais, l’accusé était sur le siège passager (…) et sans aucun avertissement, il a tiré par le toit ouvrant (…) j’ai cru que j’avais l’oreille en sang".
Interrogé sur sa réaction, le jeune homme a répondu à la juge : "Excusez le vocabulaire, madame, mais je lui ai dit ‘Putain, t’es dingue !’" Selon le témoin, Pistorius s’est contenté de rire.
Pistorius m’a demandé de dire que c’était moi qui avait tiré.
L’autre incident est survenu en janvier 2013, quelques semaines avant le meurtre de la Saint-Valentin. Dans un restaurant bondé d’un quartier chic de Johannesburg, Pistorius a demandé à Fresco de lui passer son revolver sous la table. Fresco s’est exécuté, Pistorius a saisi l’arme, et un coup est parti. L’un des convives à la table a été égratigné au pied par des éclats.
"Pistorius m’a demandé de dire que c’était moi qui avait tiré, a témoigné Fresco, parce qu’il était trop observé par les médias à ce moment-là".
L’incident s’est produit quelques mois après les jeux Olympiques de Londres 2012, où Pistorius, le champion amputé des deux jambes, est devenu un héros mondial en s’alignant sur les épreuves d’athlétisme aux côtés des valides. Fresco a accepté d’aider son ami en s’accusant du coup de feu.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Algérie : Lotfi Double Kanon provoque à nouveau les autorités avec son clip « Ammi...
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Sac Vuitton et liasses de billets : en Côte d’Ivoire, des influenceurs soupçonnés ...
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan