Burkina Faso : discussions à nouveau interrompues entre l’opposition et la majorité
Les discussions menées entre le pouvoir et l’opposition pour résoudre la crise politique naissante au Burkina Faso ont été interrompues, lundi, a annoncé le responsable des médiateurs.
Nouvel échec pour la médiation burkinabè. Une fois de plus, les discussions menées entre le pouvoir et l’opposition pour régler le début de crise avant la présidentielle de 2015, se sont soldées par une rupture du dialogue entre le pouvoir et l’opposition.
"La médiation a échoué face aux positions intransigeantes et inconciliables des parties prenantes", a déclaré l’ancien président burkinabè Jean-Baptiste Ouédraogo, le dirigeant des médiateurs, dont faisaient partie les autorités religieuses.
"Comme il y a un désaccord", la médiation, qui s’était autosaisie fin janvier, "s’arrête là en attendant qu’un consensus puisse être trouvé entre les différents acteurs", a-t-il poursuivi, lors d’une conférence de presse.
Les parties n’ont pas réussi à trouver un terrain d’entente sur la demande de l’opposition qui exige, comme préalable à toute discussion, que la majorité fournisse un mandat du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, l’investissant du pouvoir de négocier. Mandat que la majorité a refusé de produire.
Selon l’opposition, la question – épineuse – de la modification de l’article 37, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels, et dont Blaise Compaoré a évoqué la modification par référendum, concerne avant tout le président et nécessitent son aval, argumente l’opposition.
>> Lire aussi : Rappeur, politilogue ou prélat… ils disent non à la modification de la Constitution burkinabè
Le seul "interlocuteur" ne peut donc être que "Blaise Compaoré lui-même", ou un groupe qu’il investit d’un pouvoir, a justifié Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition.
"En tant que majorité reconnue par l’ensemble des textes qui organisent la vie politique au Burkina Faso, nous n’avons pas à donner un mandat, encore moins à l’opposition, pour continuer ces discussions", a répondu Assimi Kouanda, le secrétaire exécutif national du Congrès pour le progrès et la démocratie (CDP, pouvoir).
Le président burkinabè est "au-dessus des partis", a-t-il poursuivi.
Majorité et opposition, qui s’étaient déjà réunies, en vain, le 10 février, à l’invitation de la médiation, ont toutefois dit "rester disponibles" pour toute discussion ayant pour but "l’intérêt supérieur et l’avenir du peuple burkinabè".
Arrivé au pouvoir en 1987 par un coup d’État, Blaise Compaoré, qui a effectué deux septennats (1991 et 1998) avant qu’un amendement modifiant la durée du mandat présidentiel ne lui permette d’être élu pour deux quinquennats (2005 et 2010), reste flou quant à ses intentions futures.
(Avec AFP)
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