Algérie : un 4e mandat de Bouteflika ? Barakat ! dit non

Dernier né de la société civile algérienne, le mouvement Barakat ! est opposé à la candidature à un 4e mandat du président sortant, Abdelaziz Bouteflika. Bien que déterminés, les militants parviendront-ils à porter leur message au-delà de la capitale ? Éléments de réponse.

Un manifestant arrêté devant le COnseil constitutionnel à Alger, le 4 mars. © AFP

Un manifestant arrêté devant le COnseil constitutionnel à Alger, le 4 mars. © AFP

Publié le 5 mars 2014 Lecture : 2 minutes.

Une feuille à la main, l’air tendu, Mustapha Benfodil, le porte-parole du mouvement Barakat ! s’apprête à adresser ce 4 mars, soit quelques heures avant la date limite des dépôts de candidature pour la présidentielle algérienne, une lettre au président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci. "Nous allons lui demander de bloquer le 4e mandat", explique l’activiste, accompagné d’une dizaine de militants. Tous espèrent atteindre l’institution avant d’être interpellé.

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L’action est vite avortée par les policiers qui les ont repérés. Cinq militants sont embarqués par la police dont Amira Bouraoui, la figure de proue du groupe  pour "vérification d’identité", justifie les officiers qui ont pourtant appelé à plusieurs reprises les militants par leur prénom. Le mouvement Barakat ! fait-il si peur aux autorités ?

Peu d’enthousiasme en région

Né d’une union des militants arrêtés le 1er mars à l’issue d’une manifestation anti-Bouteflika, le mouvement multiplie les actions avant la présidentielle et fait parler de lui dans les médias nationaux et sur les réseaux sociaux. Mais ses actions suscitent encore peu d’enthousiasme en région.

"Nous les soutenons mais restons indépendants. Nous avons seulement le même but : le départ de Bouteflika", explique Imène Mékidèche, membre du groupe de Batna contre le 4e mandat, qui regroupe les villes de l’est algérien comme Batna, Constantine et Biskra. Le militant explique que toutes soutiennent Barakat ! mais ne sont pas encore prêtes "à casser le mur de la peur". Alger garde le monopole de l’activisme, et la mobilisation à l’échelle nationale se limite pour l’heure à Facebook, où les groupes de soutien à Barakat ! fleurissent, ou encore sur twitter avec le hastag #Bara4.

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Réussir à mobiliser

Du côté de Barakat !, "une coordination est prévue pour faire le lien entre toutes les villes", explique Mustapha Benfodil. Mais l’étincelle algéroise peut-elle enflammer toute l’Algérie ? Nasser Djabi, sociologue au Cread, estime que tout peut basculer, car le mouvement dispose d’une "force morale à travers un combat politique. Fait rare en Algérie, où nous sommes habitués aux contestations pour les conditions de vie". Le mouvement prendra de l’ampleur s’il y a une "participation d’acteurs politiques, de syndicats. Il faudrait surtout que ce mouvement ne reste pas cloisonné aux couches moyennes, mais s’étende aux classes populaires", explique encore le sociologue.

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Les actions futures du mouvement seront le moyen de vérifier son impact sur l’ensemble du territoire. tandis que le mouvement Barakat ! réinvestira la rue dès le 6 mars, le groupe anti-4e mandat de Batna prévoit d’envoyer une quinzaine de personnes à Alger pour manifester samedi. 

 

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