Racisme : Christiane Taubira dénonce dans un livre « le mazout de la haine et de la vulgarité »

Dans un livre plaidoyer à paraître mercredi, la ministre de la Justice française, Christiane Taubira, revient sur les attaques dont elle a été la cible lors du vote de la loi sur le « mariage pour tous » en France. Elle évoque notamment « la blessure percée à vif par la parole raciste ».

Christiane Taubira, à l’Assemblée nationale. © AFP

Christiane Taubira, à l’Assemblée nationale. © AFP

Publié le 4 mars 2014 Lecture : 1 minute.

On la connaissait silencieuse, ou presque, durant le débat sur le mariage pour tous en France, lorsqu’elle subissait propos raciste sur propos raciste. Mais Christiane Taubira, ministre de la Justice française, d’origine guyanaise, a finalement choisi de s’exprimer. Dans un livre à paraître mercredi 5 mars, intitulé "Paroles de liberté"*, elle revient sur les attaques dont elle a été la cible.

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Dédiant son livre aux "Madiba (surnom de Nelson Mandela, NDLR) du XXIe siècle", Christiane Taubira commence par dénoncer "ceux qui se nomment les anti-mariages et sont en réalité des antidémocrates". Elle déplore encore "le mazout de la haine et de la vulgarité" qui s’est répandu à son encontre sur les réseaux sociaux avec "la lâcheté flasque de l’anonymat".

"Nous devons mener bataille"

"Aurais-je quelque chose à leur dire ? Rien. En prétendant m’expulser de la famille humaine, ils se sont exclus de toute conversation, se sont interdits à mon univers", écrit la Garde des Sceaux qui prend la défense des "victimes muselées" et des "silencieux qui s’habituent à laisser défigurer l’idée même de ce qu’est la France".

La race n’a "ni matérialité biologique, ni vérité anthropologique, ni fondement culturel", ajoute-t-elle, avouant avoir été victime de racisme durant ses études universitaires, dans sa vie quotidienne et au long de son combat politique.

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"Souffre-t-on d’être traitée de "guenon" ? "Cela dépend sans doute de la sensibilité", avoue encore la ministre, qui évoque "l’intensité de la brûlure qu’inflige la blessure percée à vif par la parole raciste". "Nous devons mener bataille sur tous les fronts, reconquérir les champs sémantiques, culturels et politiques", conclut-elle.

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(Avec AFP)

* "Paroles de liberté", Flammarion, 139 pages, 12 euros.

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