Darfour : 20 000 déplacés, des Casques bleus interdits d’accès à des villages détruits
Près de 20 000 personnes ont été déplacées ces derniers jours par une résurgence de combats au Darfour, dans la partie ouest du Soudan. Alertés, les Casques bleus n’ont pas pu accéder à des villages incendiés.
"Environ 20 000 nouvelles personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, sont arrivées" dans le village de Saniya Deleiba, à quelque 35 km de la capitale du Darfour-Sud, Nyala, a indiqué lundi Amor Almagro, la porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM). Une dégradation de la situation humanitaire qui s’explique par la résurgence des combats dans la région.
De son côté, la Mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) s’est dit extrêmement préoccupée par la hausse des violences dans l’État du Darfour-Sud. "Plusieurs villages ont été détruits et de nombreux civils se sont aux alentours de Oum Gunya" à une cinquantaine de km de la capitale provinciale, Nyala.
Des témoins ont également fait part de pillages et de civils blessés au cours des derniers jours, selon la force de maintien de la paix.
La Minuad interdite d’accès
Dans son communiqué, la Minuad a affirmé que les autorités soudanaises lui avaient refusé l’accès à ces villages en dépit d’un accord avec le gouvernement garantissant la liberté de mouvement aux Casques bleus. Ces derniers "ont tenté d’accéder aux zones touchées à plusieurs reprises", précise le communiqué.
>> Lire aussi Trois Casques bleus sénégalais tués au Darfour.
La Minuad est chargée de protéger les civils et d’assurer un accès sécurisé et sans entrave à l’aide humanitaire dans cette région du Soudan en proie à des violences depuis le soulèvement en 2003 de rebelles contre le pouvoir central et les élites arabes. Des combats sanglants entre des milices arabes qui se disputent la terre, l’eau et les droits miniers, se sont récemment ajouté aux affrontements.
Selon des experts, le gouvernement soudanais ne parvient plus à maîtriser ces tribus, qu’il avait lui-même armées pour lutter contre la rébellion.
Des sources locales pointent les miliciens d’un groupe appelé "Rapid Support Forces" comme les principaux responsables des violences en cours à Oum Gunya.
(Avec AFP)
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