Afrique du Sud : le procès d’Oscar Pistorius s’ouvre à Pretoria

Le procès d’Oscar Pistorius s’ouvre lundi à Pretoria. Le champion paralympique sud-africain sera jugé jusqu’au 20 mars pour le meurtre de sa compagne, Reeva Steenkamp.

Oscar Pistorius devant le tribunal à Pretoria, le 22 février 2013. © AFP

Oscar Pistorius devant le tribunal à Pretoria, le 22 février 2013. © AFP

Publié le 3 mars 2014 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour le 3 mars 2014 à 16 heures 40.

Oscar Pistorius a-t-il assassiné sa compagne de sang-froid, comme le croit l’accusation ? Ou l’a-t-il abattue par méprise en la prenant pour un cambrioleur, thèse de la défense ? Le tribunal de Pretoria a jusqu’au 20 mars, à partir de ce lundi, pour apporter toute la lumière à cette double question.

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La première journée d’audience a été dominée par le témoignage accablant d’une voisine qui a décrit les cris d’appel à l’aide d’une femme en danger entendus la nuit du drame. Après deux heures de contre-interrogatoire musclé, l’audience a été levée à la demande de Me Barry Roux, l’avocat de la défense.

Stratégie de la défense

Tout au long de ce procès, les avocats de Pistorius vont plaider la méprise tragique : Pistorius a entendu du bruit, a cru qu’un cambrioleur s’était introduit par la fenêtre des toilettes et a fait feu sans sommation, croyant que Reeva, sa compagne, était toujours au lit. L’accusation, au contraire, tentera de démontrer le meurtre prémédité malgré l’absence de témoin. Il lui faudra démontrer que le comportement du champion amputé des deux jambes, célèbre pour avoir participé aux Jeux olympiques avec les valides en 2012, a été pour le moins irrationnel : tirs à l’aveugle sans avoir identifié la source du bruit et sans avoir cherché à parler à son "cambrioleur".

Mais il faudra aussi trouver un mobile au crime – une dispute, ou une raison quelconque qui aurait déclenché la folie meurtrière du jeune homme, passionné d’armes à feu et connu pour son tempérament explosif, parfois violent.

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Le parquet n’a pas dévoilé toutes ses cartes avant l’ouverture du procès. On s’attend à ce qu’il fasse déposer un ou des témoins qui auraient entendu des cris ou une dispute dans la soirée du crime. La presse sud-africaine spécule également sur le contenu des conversations et appels des téléphones portables de la victime et de son meurtrier présumé.

L’aide du FBI et d’Apple

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Une équipe d’enquêteurs sud-africains s’est rendue spécialement aux États-Unis pour demander l’aide d’Apple et du FBI pour décrypter les informations cachées dans l’Iphone de Pistorius. L’athlète, juste après le meurtre, avait affirmé avoir oublié le mot de passe permettant d’y accéder. Mais rien n’avait filtré du résultat de ces analyses avant l’ouverture du procès, auquel Pistorius a pu se préparer en homme libre. Ses avocats avaient en effet obtenu sa libération sous caution.

Lundi, défense et ministère public doivent donc exposer leurs "arguments préliminaires" devant la juge Thokozile Masipa. Ces interventions inaugurales, puis une large part des débats ensuite, seront retransmises en direct à la télévision. Le procès sera suivi par des dizaines de journalistes venus du monde entier.

La nouvelle vie de Pistorius ?

Déjà la diffusion, ces derniers jours, de deux vidéos et des révélations sur l’actuelle vie privée du sportif ont alimenté la chronique médiatique, sans apporter d’élément de nature à modifier le cours du procès.

Une vidéo prise par une caméra de télésurveillance d’un grand magasin de Pretoria le montre en compagnie de Reeva Steenkamp, quelques jours avant le meurtre. Les deux amoureux ont l’air très heureux. Une autre vidéo le montre à un stand de tir quelques mois avant le drame. Pistorius était passionné d’armes et pratiquait le tir sportif.

Un journal britannique a par ailleurs affirmé qu’Oscar Pistorius sortait maintenant avec une étudiante de 19 ans.

(Avec AFP)

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