Centrafrique : le Parlement français débat de la prolongation de Sangaris

À la demande du gouvernement, le Parlement français doit débattre mardi de la prolongation de l’opération Sangaris. Un vote favorable est attendu en fin de journée.

Jean-Yves Le Drian et Jean-Marc Ayrault le 18 février 2014 à l’Assemblée nationale à Paris. © Eric Feferberg/AFP

Jean-Yves Le Drian et Jean-Marc Ayrault le 18 février 2014 à l’Assemblée nationale à Paris. © Eric Feferberg/AFP

Publié le 25 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Si les débats s’annoncent animés, la volonté du gouvernement ne devrait pas avoir de difficulté à l’emporter. Le Parlement doit ainsi, en fin de journée, voter la prolongation de l’opération en Centrafrique Sangaris. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, défendra le bilan de l’opération vers 16H30 à l’Assemblée nationale et son intervention sera lue dans la foulée au Sénat par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. La consultation du Parlement est prévue par la Constitution pour les opérations extérieures qui se prolongent au-delà de quatre mois.

Début décembre, au lancement de l’opération, le président François Hollande avait pourtant prédit une opération "rapide". La réalité s’est avérée nettement plus complexe que prévue pour les 2 000 militaires déployés, comme est venu le rappeler dimanche la mort accidentelle d’un troisième soldat français dans le pays. Ou celle de deux soldats tchadiens de la Misca, au même moment, en plein centre de Bangui.

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Sous-estimation du niveau de violence

Même si le niveau de violence a baissé à Bangui, comme l’indiquait récemment le commandant de la force, Francesco Soriano, il est désormais évident pour tous que "ça sera plus long que prévu", selon les mots du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Le cycle des représailles entre chrétiens et musulmans, qui a provoqué la fuite de dizaines de milliers de musulmans vers le nord et l’explosion de la criminalité provoquée par les groupes armés, est loin d’être désamorcé. Sangaris devrait ainsi se poursuivre, "jusqu’à ce que l’opération de maintien de paix (de l’ONU) prenne le relai", selon Soriano.

Selon de nombreux spécialistes, une opération des Casque bleu n’est pas attendue avant la fin juin dans le meilleurs cas. La présidente centrafricaine, Catherine Samba Panza, plaide pour sa part pour le maintien de Sangaris jusqu’aux élection en Centrafrique prévues – là aussi dans le meilleur des cas – au début de 2015.

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Problèmes de financement et d’efficacité

Les questions soulevées par le Parlement, et en particulier par l’Assemblée, sont nombreuses. Il s’agit de celles portant sur le nombre de soldats français déployés, jugé globalement insuffisant, sur le montant de la facture, dont la France doit pour l’instant s’acquitter seule. Les Français attendent une plus forte implication de l’Union européenne et une accélération du processus onusien.

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Les élus communistes devraient par exemple s’abstenir et les centristes de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) s’orientent vers "un soutien avec réserve" de la prolongation. De la même manière que les élus de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) devraient pour la plupart voter le texte, tout en émettant de très fortes critiques. "La France venait là pour rejouer le scénario de Serval [l’opération militaire au Mali, NDLR] et elle doit faire face à un Kosovo africain. Sangaris n’était pas du tout formaté pour ça", tâcle le député Yves Fromion, de retour de Centrafrique.

(Avec AFP)
 

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