Le Maroc, « maîtresse » de la France ? Les tensions s’aggravent entre Paris et Rabat

Le Maroc a fermement condamné dimanche des propos prêtés à un ambassadeur de France, qualifiés de « scandaleux et inadmissibles ». La crise diplomatique entre Paris et Rabat, allumée par des plaintes déposées en France contre un haut responsable marocain, s’envenime.

Les ministres français Laurent Fabius (g) et marocain Salaheddine Mezouar (d) en 2013 à Rabat. © AFP

Les ministres français Laurent Fabius (g) et marocain Salaheddine Mezouar (d) en 2013 à Rabat. © AFP

Publié le 24 février 2014 Lecture : 2 minutes.

Citant l’acteur espagnol Javier Bardem, auteur d’un documentaire sur le Sahara occidental, le quotidien français Le Monde a rapporté jeudi des propos prêtés à l’ambassadeur de France aux États-Unis, François Delattre. Selon Javier Bardem, le diplomate aurait déclaré en 2011 que le Maroc est "une maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n’est pas particulièrement amoureux mais qu’on doit défendre", une allusion peu flatteuse au soutien traditionnel apporté par la France au royaume chérifien sur le dossier du Sahara, une région toujours en proie aux revendications autonomistes.

"Expressions humiliantes"

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Le Quai d’Orsay a aussitôt catégoriquement démenti, mais le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha Khalfi, a dénoncé dimanche soir des "mots blessants" et des "expressions humiliantes". Ces propos sont d’autant plus "scandaleux et inadmissibles" que le Maroc "ne cesse d’œuvrer pour le renforcement des relations bilatérales", a-t-il ajouté dans un communiqué cité par l’agence MAP. Rabat "demeure persuadé que la France saura réparer le mal qui a été causé par ces propos", qu’ils "aient été fallacieusement attribués" au diplomate "ou effectivement prononcés", a encore avancé le porte-parole gouvernemental.

Cette nouvelle polémique intervient alors que la France et le Maroc, deux proches alliés, connaissent déjà un sérieux coup de froid diplomatique à la suite de plaintes déposées à Paris contre un haut responsable marocain. Jeudi dernier, l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) a saisi l’opportunité de la présence en France du patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi, pour demander aux autorités d’entendre ce responsable, accusé par l’ONG de "complicité de torture".

Paris promet que "toute la lumière sera faite"

Dans la foulée, et sans passer par les canaux diplomatiques, sept policiers se sont rendus à la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris pour notifier à M. Hammouchi une convocation émanant d’un juge d’instruction.La réaction du royaume chérifien ne s’est pas fait attendre : le Maroc a rejeté "catégoriquement" les accusations et convoqué l’ambassadeur de France à Rabat, déplorant un "incident rare et inédit". Dans un communiqué, Paris a tenté d’apaiser les tensions et regretté un "incident regrettable", tout en promettant que "toute la lumière (serait) faite".

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Dimanche, une nouvelle plainte pour "torture"  a été annoncée en France contre le patron du contre-espionnage marocain par l’avocat d’un ancien champion de boxe light-contact, Zakaria Moumni. L’athlète avait été détenu pendant 17 mois au Maroc entre 2010 et 2012.

(Avec AFP)

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