Rwanda – Procès Simbikangwa : des membres des milices Interahamwe vont témoigner
Commencé il y a trois semaines, le procès du Rwandais Pascal Simbikangwa est entré dans une phase décisive. Des membres des milices hutues Interahamwe vont notamment déposer devant la justice française.
Le procès de Pascal Simbikangwa, poursuivi pour complicité de génocide et crimes contre l’humanité, entre lundi 24 février dans une phase décisive. Des témoins directs des faits reprochés à cet ancien capitaine de la garde présidentielle rwandaise, chargé ensuite des affaires de presse au Service central des renseignements, vont être auditionnés.
>> Lire aussi : Procès Simbikangwa, des témoins se contredisent sur la réputation de l’accusé
Des membres des milices hutu Interahamwe, dont plusieurs ont été condamnés au Rwanda par des "gacaca" (tribunaux populaires), vont notamment déposer devant la justice française.
La cour ne devrait finalement pas entendre Georges Ruggiu, le seul non-Rwandais condamné par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). L’ex-animateur belge de la tristement célèbre Radio Mille Collines (RTLM), qui a croisé le capitaine durant cette période et devait déposer mercredi, a refusé de venir à la barre si l’audience ne se déroulait pas à huis-clos.
Une autre animatrice de la RTLM, Valérie Bemeriki, condamnée à perpétuité et détenue au Rwanda, témoignera par visio-conférence.
>> Lire aussi : Rwanda – Procès Simbikangwa, le génocide expliqué aux Français
Le procès est prévu jusqu’à mi-mars. La défense, qui a cherché à pointer les contradictions de certains des témoins rwandais entendus lors des trois premières semaines d’audience consacrées au "contexte" de ce procès historique, ne devrait pas manquer de poursuivre dans cette voie. La plupart des témoins s’exprimeront par le truchement d’interprètes.
L’accusé nie tout rôle dans les tueries, même s’il se revendique toujours partisan du président Habyarimana. Et il affirme parfois, au grand étonnement du président de la cour d’assises, qu’il n’avait pas vraiment compris l’ampleur des massacres ou"qu’il était très difficile de savoir ce qui se passait" et qu’il y avait eu peu de morts dans son quartier.
Il explique avoir passé la plupart du temps dans le nord-ouest du pays et met en avant le fait d’avoir hébergé et sauvé des voisins tutsis de Kigali, dont plusieurs témoigneront début mars.
(Avec AFP)
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