Centrafrique : les violences ont « radicalement diminué » en 3 mois, selon le commandant de Sangaris
Selon le général français Francisco Soriano, commandant de l’opération Sangaris, les exactions et combats interreligieux ont « radicalement diminué » en Centrafrique depuis le début de l’intervention française, en décembre.
![Des soldats français déployés dans Bangui © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/02/24/024022014083054000000rcasangaris.jpg)
Des soldats français déployés dans Bangui © AFP
Interrogé par le quotidien français le Journal du Dimanche, le général Francisco Soriano, commandant de l’opération militaire Sangaris, s’est montré dimanche 23 février satisfait des trois mois d’intervention de ses troupes en Centrafrique. D’après lui, les exactions et combats interreligieux y ont "radicalement diminué" depuis le déploiement de l’armée française, début décembre 2013.
À deux jours du débat suivi d’un vote au Parlement français sur la prolongation de "l’opération Sangaris" en Centrafrique, le général Soriano "considère cette demande pour que l’opération soit prolongée comme un signe de notre efficacité sur le terrain". "Il y a beaucoup à faire ici, il faut tout reconstruire, à commencer par les forces de sécurité et de défense", relève-t-il.
Ban Ki-moon moins optimiste
Le haut gradé évoque le travail de désarmement mené par les forces françaises, qui ont saisi "près de 1 000 armes à feu, dont des armes lourdes, et plus de 4 000 armes blanches". "Lorsque la force Sangaris s’est déployée, le 5 décembre, la Centrafrique – et tout particulièrement Bangui – était le théâtre d’affrontements importants et d’une violence inouïe", rappelle le commandant de la force française.
"Aujourd’hui, si tout n’a pas cessé, les exactions et les combats ont radicalement diminué", assure-t-il. "Nous sommes passés sur notre zone d’action d’une soixantaine d’événements (tentatives de lynchage ou de meurtre, agressions) par jour à deux ou trois fois moins".
Ces propos optimistes contrastent avec ceux du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui avait réclamé jeudi devant le Conseil de sécurité des renforts militaires internationaux en Centrafrique. "Il nous en faut davantage, et vite", avait-il lancé, appelant à "agir maintenant pour éviter une nouvelle aggravation de la situation" et évoquant "atrocités" et "déplacements massifs de populations".
Débat houleux au Parlement
L’Assemblée nationale et le Sénat français débattront mardi de la prolongation de l’intervention militaire française en Centrafrique. La discussion s’annonce animée en raison des difficultés sur le terrain. Elle devrait toutefois se solder par un vote favorable dans les deux chambres.
La consultation du Parlement est prévue par la Constitution française pour les opérations extérieures qui se prolongent au-delà de quatre mois. L’opération Sangaris ayant débuté le 5 décembre, le vote aurait dû intervenir fin mars ou début avril, mais les travaux du Parlement seront suspendus à cette période en raison des élections municipales.
(Avec AFP)
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