Tunisie : un ex-leader islamiste libyen a péri dans le crash de l’avion militaire
L’ancien leader islamiste radical libyen et membre du premier gouvernement de transition, Meftah al-Mabrouk Issa al-Dhawadi, figurait parmi les onze passagers qui ont péri dans le crash d’un avion militaire médicalisé près de Tunis, ont annoncé vendredi des responsables à Tripoli.
Cheikh Dhawadi était malade et en route pour Tunis pour des soins quand son avion s’est écrasé dans la nuit de jeudi à vendredi. Dhawadi était l’ancien émir du groupe islamique combattant libyen (Gicl), interdit sous le régime de Mouammar Kadhafi renversé et tué en 2011 après huit mois de rébellion. Le vice-ministre de la Défense, Khaled al-Chérif, qui fut lui aussi un membre du GICL, a annoncé sur sa page Facebook la mort de son ex-leader dans le crash.
Ancien jihadiste et membre du premier gouvernement de transition
L’avion s’est écrasé dans la région de Grombalia, à une quarantaine de kilomètres au sud de Tunis alors qu’il effectuait un vol entre l’aéroport militaire de Miitiga à Tripoli et Tunis, tuant ses onze passagers. Selon un représentant de la protection civile sur le site de l’accident, juste avant de disparaître des écrans radar, le pilote a indiqué à la tour de contrôle de l’aéroport de Tunis qu’il avait subi une panne de moteur. Au nombre des victimes figurent, outre Cheikh Dhawadi, un autre malade, leurs trois accompagnateurs, ainsi qu’un médecin et cinq membres d’équipage, selon le communiqué du gouvernement.
Ancien djihadiste, cheikh Dhawadi a fait partie du premier gouvernement de transition d’Abdelrahim al-Kib (2011-2012), après la chute du colonel Kadhafi, au poste de vice-ministre des Affaires des familles des martyrs, des disparus et des blessés de la révolution. Également connu sous son nom de guerre, Abou Abd El-Ghafar, il était l’un des membres fondateurs du Gicl qui cherchait à renverser le régime de Kadhafi pour le remplacer par un État islamique.
Incertitudes au sujet de l’aéroport militaire de Miitiga
Traqués par le pouvoir libyen, cheikh Dhawadi et d’autres membres du groupe avaient trouvé refuge en Afghanistan où ils avaient participé aux combats contre les forces soviétiques, aux côtés d’autres combattants arabes. Capturé par les autorités égyptiennes, il avait été remis au régime libyen en 1992. Après plus de 18 ans en prison, il a été libéré le 16 février 2011, à la veille du déclenchement de la révolte contre le pouvoir. Il avait participé activement à la rébellion, avant d’être nommé président du Conseil militaire de Sabratha, sa ville natale, à 70 km à l’ouest de Tripoli.
Comme cheikh Dhawadi et Khaled al-Chérif, d’autres leaders du Gicl avaient occupé après la révolution des postes à responsabilité. Les autorités affirment contrôler l’immense aéroport militaire de Miitiga, mais selon différentes informations, des milices rebelles y seraient présentes.
(Avec AFP)
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