Centrafrique : Ban Ki-moon réclame le déploiement de 3 000 hommes supplémentaires

Devant le Conseil de sécurité, Ban Ki-moon a exigé jeudi le déploiement rapide « d’au moins 3 000 soldats et policiers supplémentaires » en Centrafrique pour rétablir l’ordre et protéger les civils. Une solution d’urgence en attendant l’arrivée des Casques bleus.

Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU. © AFP

Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU. © AFP

Publié le 21 février 2014 Lecture : 3 minutes.

La situation en Centrafrique exige des efforts supplémentaires. Ban Ki-moon a préconisé, le 20 février devant le Conseil de sécurité, le déploiement rapide "d’au moins 3 000 soldats et policiers" pour venir protéger les civils et rétablir de l’ordre dans le pays. Le secrétaire général de l’ONU a souhaité que ces nouvelles troupes arrivent "dès que possible, dans les jours et les semaines à venir" et soient dotées de moyens aériens.

Évoquant les effectifs militaires déjà sur place ou prévus – 2 000 Français, près de 6 000 Africains et entre 500 et 1 000 Européens -, Ban Ki-Moon a estimé qu’"il en faut davantage, et vite". Pour le secrétaire général de l’ONU, ce déploiement rapide de quelque 3 000 hommes supplémentaires serait une "étape intermédiaire avant l’arrivée de Casques bleus en Centrafrique" dans le cadre d’une "opération de maintien de la paix" qui prendra des mois à se mettre en place, si elle est autorisée.

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Or, "la population centrafricaine ne peut pas attendre des mois, a dit Ban Ki-moon. Il faut agir maintenant pour éviter une nouvelle aggravation de la situation". Il a évoqué également des "atrocités" et des "déplacements massifs de populations" qui menacent le pays d’une "partition rampante", avec la fuite des musulmans vers le Nord sous la menace de milices chrétiennes.

"Les besoins de sécurité dépassent de loin les capacités des troupes internationales déployées actuellement. Et là où il n’y a pas de forces internationales, les civils n’ont trop souvent le choix qu’entre la mort et la fuite", a-t-il ajouté.

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"Pas assez de troupes sur le terrain"

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Même son de cloche du côté de Valérie Amos. À l’issue d’une visite de deux jours à Bangui, la responsable des opérations humanitaires de l’ONU a également jugé jeudi qu’il n’y avait "pas assez de troupes sur le terrain" en Centrafrique.

Pour des raisons d’efficacité, Ban Ki-moon, de son côté, a proposé que "toutes les forces internationales présentes en Centrafrique soient placées sous un commandement coordonné", avec pour mission prioritaire de protéger les civils et de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.

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Il a aussi suggéré de fournir une aide logistique et financière de 38 millions de dollars à la Misca (force de l’Union africaine) "pendant une période de transition de six mois".

Enfin, le gouvernement centrafricain se verrait également octroyer une aide financière pour rétablir une partie des services publics essentiels. Ces quelques millions de dollars lui permettraient de verser des primes pour inciter policiers, juges et gardiens de prison à reprendre le travail, dans un pays livré au chaos depuis des mois.

Ban Ki-moon a demandé aux pays donateurs de se montrer plus généreux : l’appel de fonds de l’ONU pour 2014 (551 millions de dollars) n’est en effet couvert qu’à 15% alors que 2,5 millions de Centrafricains ont besoin de secours.

"La France a déjà beaucoup fait pour la Centrafrique"

À la sortie du Conseil de sécurité, l’ambassadeur français Gérard Araud a confirmé qu’il s’agissait d’agir "dans les six mois qui viennent" avant l’arrivée des Casques bleus. Le Conseil va examiner les propositions de Ban Ki-moon "de manière très pragmatique", a-t-il assuré.

Mais il a semblé écarter l’idée de nouveaux renforts français après les 400 soldats rajoutés à l’opération Sangaris : "La France a fait l’effort qui lui a été demandé (..). Nous avons déjà beaucoup fait pour la Centrafrique".

Selon des responsables de l’ONU, l’idée est de solliciter en premier lieu les autres pays européens, et Ban Ki-moon et ses adjoints ont contacté à cet effet une quinzaine de pays membres de l’Union européenne. Pour l’instant, les responsables de l’UE estiment être capables de mobiliser un millier de soldats et prévoient de lancer leur opération militaire début mars, mais très peu de pays ont annoncé des contributions précises.

(Avec AFP)

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