Libye : attaques meurtrières contre des bureaux de vote avant les élections
Dans la nuit de mercredi à jeudi, une série d’attentats contre des bureaux de vote on fait une victime à Derna, dans l’est libyen, quelques heures avant le début du scrutin pour élire une Assemblée constituante.
Selon le président de la commission électorale, Nouri al-Abbar, cinq bureaux ont été attaqués avec des engins explosifs et n’ont pas pu être ouverts pour la tenue de l’élection. La commission étudie les solutions pour réorienter les électeurs vers d’autres bureaux de vote de la ville.
Une source locale a fait état d’un mort dans une autre attaque. "Des hommes armés ont tué par balles le gardien d’une école qui abritait un bureau de vote alors qu’ils tentaient de placer un engin explosif dans cet établissement, sixième bureau de vote pris pour cible dans la ville. Plus tard, vers midi, des hommes armés qui tiraient en l’air ont contraint les fonctionnaires de la commission électorale à quitter un autre bureau de vote au centre-ville avant de le fermer", a déclaré Abdelbasset Abu Dhahab, le coordinateur du réseau des organisations de la société civile à Derna. Nouri al-Abbar a confirmé ces incidents, affirmant toutefois que la commission était en train de tenter de sauver le processus électoral dans la ville.
Les groupes jihadistes rejettent le processus démocratique
La ville de Derna, fief de groupes extrémistes, est régulièrement le théâtre d’attaques contre des juges ou les services de sécurité. À la veille des élections, le groupe djihadiste Ansar al-Sharia a réaffirmé dans un communiqué son rejet du processus démocratique en Libye et réclamé l’application de la charia, la loi islamique.
Nouri al-Abbar a ajouté par ailleurs que la commission électorale n’avait pas été en mesure d’acheminer le matériel électoral vers 29 bureaux de vote dans la ville de Murzak, dans le sud, en raison d’un mouvement de protestation de la minorité des Toubous.
Six sièges réservés aux minorités, six autres réservés aux femmes
Sur les 60 sièges de la future Constituante, six sont réservés aux minorités (Toubous, Amazighs et Touaregs), et six autres aux femmes. Les Amazighs, qui devaient disposer de deux sièges, boycottent le scrutin pour protester contre l’absence de mécanismes garantissant leurs droits culturels dans la future Constitution. L’Assemblée ne comptera donc que 58 membres, au lieu de 60. Les Toubous n’ont pas appelé officiellement au boycott des élections, mais certaines composantes de cette minorité ont demandé aux candidats de se retirer.
>> Lire aussi : Libye : élection sans engouement de l’Assemblée constituante
Seuls quelques 1,1 million de Libyens se sont inscrits pour le scrutin du 20 février contre plus de 2,7 millions lors des premières élections libres du pays en 2012, alors que le pays compte 3,4 millions d’électeurs potentiels. La Constitution, qui sera rédigée par l’Assemblée, devra trancher sur des questions importantes comme la structure du pouvoir, le statut des minorités et la place de la charia, avant d’être approuvée par référendum.
(Avec AFP)
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