Le top 10 des probables candidats à la présidentielle algérienne

Plusieurs candidats ambitionnent de succéder à Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République algérienne. En attendant de savoir si l’actuel chef de l’État briguera un quatrième mandat, voici notre top 10.

Qui sera le nouveau président algérien ? Le suspens reste entier. © el-mouradia.dz/montage Jeune Afrique.

Qui sera le nouveau président algérien ? Le suspens reste entier. © el-mouradia.dz/montage Jeune Afrique.

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 20 février 2014 Lecture : 4 minutes.

Le silence d’Abdelaziz Bouteflika sur son éventuelle candidature à l’élection présidentielle algérienne du 17 avril prochain n’a pas empêché d’autres ambitieux de se lancer dans la course à El-Mouradia. Sur la centaine de personnalités qui ont retiré un dossier de candidature – ceux qui le veulent ont encore jusqu’au 4 mars à minuit -, dix ont retenu notre attention et verront probablement leur ticket validé par le Conseil constitutionnel.

Ali Benflis

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© AFP

Si Abdelaziz Bouteflika ne se présente pas, il pourrait bien être le prochain président algérien. Après une traversée du désert entamée au lendemain de son cuisant échec à la présidentielle de 2004, Ali Benflis, 69 ans, a soigneusement préparé son retour et tissé ses réseaux. Parmi ses thèmes de campagne : la lutte contre la corruption, l’indépendance de la justice, le renforcement des pouvoirs du Parlement ou encore la création d’emplois. Originaire de Batna, dans les Aurès, l’ancien Garde des Sceaux (1988-1991) puis Chef du gouvernement (2000-2003) est un des candidats au CV politique le plus fourni.

Ahmed Benbitour

© Louiza Ammi pour Jeune Afrique

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Il a été le premier à se déclarer candidat à l’élection présidentielle de 2014. Car pour Ahmed Benbitour, 67 ans, il y a urgence : ce scrutin offre enfin l’opportunité de "changer de système de gouvernance", sans quoi "l’État algérien achèvera d’ici à 2020 son processus de déliquescence entamé depuis plus d’un quart de siècle". Pour refonder cette structure étatique défaillante, l’ex-chef du gouvernement (1999-2000) de Bouteflika prône notamment une réforme de l’administration et une redéfinition du rôle de l’armée au sein des institutions.

Ali Benouari

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© benouari2014.net

Il est probablement le plus étranger des candidats. Installé depuis 27 ans en Suisse, Ali Benouari, ancien ministre délégué au Trésor (1991-1992), possède la nationalité helvétique et partage sa vie entre Alger et Genève. Âgé de 62 ans, ce patron d’une société spécialisée dans le conseil financier a décidé de se présenter à la magistrature suprême car il considère que l’Algérie "est en danger". "Si je ne me présentais pas à ce scrutin, je me sentirais coupable de non-assistance à pays en danger", confiait-il à Jeune Afrique en octobre 2013.

Louisa Hanoune

© AFP

C’est la femme politique la plus célèbre d’Algérie. Louisa Hanoune, 59 ans, surnommée Louisa el-Djazaïriya ("l’Algérienne") par ses partisans, est la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, extrême gauche). Figure charismatique de l’opposition depuis de longues années, première femme candidate à une élection présidentielle dans le monde arabe, elle s’est présentée aux scrutins de 2004, 2009 et, donc, de 2014. La trotskiste s’est récemment faite remarquée en rencontrant longuement le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP).

Fawzi Rebaine

© El Watan 2014

Déjà candidat en 2009, Fawzi Rebaine devrait à nouveau briguer le fauteuil présidentiel le 17 avril prochain. Président fondateur de l’AHD 54, parti nationaliste s’inspirant des principes de la révolution algérienne, Rebaine s’est engagé, dans les années 1980, pour la défense des droits de l’Homme. En juillet 1985, il est arrêté avec plusieurs autres militants pour "atteinte à la sûreté de l’État et constitution d’association illégale", et condamné à 13 ans de prison. Il passera finalement moins de deux ans en détention, bénéficiant en avril 1987 d’une grâce présidentielle.

Soufiane Djilali

© Kays Djilali

Soufiane Djilali, 55 ans, est le président et candidat du parti Jil Jadid ("Nouvelle génération"), fondé en mars 2011 dans la foulée des mouvements de contestation populaire du "Printemps arabe". Originaire d’Alger, l’ex-numéro deux du Parti du renouveau algérien (PRA) a soutenu la création du "Front du refus" en septembre 2013. Lancée par plusieurs personnalités, dont Abdelaziz Rahabi, ex-ministre de la Communication, cette coalition réclamait notamment une révision de la Constitution et s’opposait à un quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika.

Moussa Touati

© page Facebook Moussa Touati

Moussa Touati est un vétéran de la scène politique algérienne. Président-fondateur du Front national algérien (FNA), parti nationaliste et populiste créé en 1999, il avait été recalé de l’élection présidentielle de 2004 par le Conseil constitutionnel faute de parrainages suffisants. Cinq ans plus tard, Touati tient sa revanche en validant son ticket pour la course à El-Mouradia. Il terminera troisième du scrutin, derrière Abdelaziz Bouteflika et Louisa Hanoune, avec 2,31% des voix.

Mohand Tahar Yala

© page Facebook Mohand Tahar Yala

Plus habitué de la Grande muette que du brouhaha politique national, le général Mohand Tahar Yala est l’un des rares ex-militaires – avec Chaabane Boudemagh – à annoncer sa candidature. À 66 ans, l’ancien chef d’état-major de la marine nationale de 2002 à 2005, s’est fait connaitre du grand public en juin 2013, alors qu’Abdelaziz Bouteflika se remettait péniblement de son AVC. Il avait alors lancé un appel solennel pour l’ouverture d’une période de transition puis exigé une présidentielle anticipée. Sans succès, ce qui le pousse aujourd’hui à se présenter.

Kamal Benkoussa

© kamalbenkoussa.com

La vie de Kamal Benkoussa s’apparente à une success-story. Fils d’ouvrier kabyle, il est né et a grandi à Charleville-Mézières, ville industrielle de l’Est de la France. Après des études d’économie et de finances à Paris, il s’installe à Londres, où il devient trader à la City. Fin 2013, il quitte ses fonctions pour se lancer dans la course présidentielle. "Je pense que la communauté algérienne vivant à l’étranger peut beaucoup apporter à l’Algérie. Nous apportons avec nous une vision fraîche du pays", a-t-il récemment confié à un quotidien régional français pour expliquer son engagement politique.

Rachid Nekkaz

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© AFP

De tous les candidats déclarés, c’est sûrement le plus excentrique. Avec son look de dandy et ses cheveux longs, Rachid Nekkaz, 42 ans, s’est autoproclamé "candidat hors système de la jeunesse et du changement". Après avoir fait fortune sur internet puis dans l’immobilier, ce fils d’immigré né en banlieue parisienne s’est fait connaitre en multipliant les coups médiatiques. En 2007 et 2012, il tente, en vain, de se présenter aux élections présidentielles françaises. Visiblement pas découragé par ses échecs, Nekkaz renonce à sa nationalité française et décide de tenter sa chance sur la rive sud de la Méditerranée.

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Benjamin Roger

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